OL (1-2) : des attitudes qui ne passent pas
Maxence Caqueret lors de Toulouse – OL (MATTHIEU RONDEL / AFP)
Dimanche, Pierre Sage a souhaité effectuer une rotation à la fois pour reposer les uns et relancer les autres. Pour autant, les attitudes observées en première mi-temps de l’OL sont loin de celles souhaitant bousculer l’ordre établi.
C’est ce que nous appelons un véritable vol. Dimanche, leOL a peut-être montré un de ses pires visages en ce début de saison et pourtant, il y avait de la concurrence dans ce classement. Pourtant, avec un seul tir cadré réussi en 96 minutes passées sur le terrain, les Lyonnais ont eu la bonne idée d’inscrire deux buts. Une belle performance qui a permis de signer une première victoire à l’extérieur en 2024-2025, même si Pierre Sage ne s’y attendait pas. « pas grand chose de plus de ce match » et était « surpris » de voir son équipe repartir avec les trois points de Toulouse.
Cela montre à quel point l’entraîneur lyonnais s’est montré résigné dimanche après-midi après la performance de ses joueurs. Il a tenté de leur trouver quelques circonstances atténuantes, mais lui, d’habitude plutôt docile avec ses ouailles, n’a pas manqué de critiquer le visage montré en Haute-Garonne. « Nous ne serons pas toujours bons, mais si nous parvenons à gagner des matchs de temps en temps en n’étant pas bons, nous le prendrons. » Dimanche, Pierre Sage s’est surtout montré satisfait du succès comptable plus qu’autre chose. Car l’OL avait bien besoin de ces trois points.
Sage : « Des attitudes qui sont sorties de mes yeux pendant la pause »
Pourtant, cette remontée à la 11e place après la sixième journée paraît presque secondaire au vu du contenu apporté par l’équipe lyonnaise à Toulouse. Il a suffi de constater l’erreur de Duje Caleta-Car dès la 4ème minute pour comprendre que l’après-midi allait être longue pour l’OL. Lors de sa première série de trois matches en une semaine, Sage avait « a pris la décision discutable de procéder à tous ces changements dès le coup d’envoi ». Ils n’étaient que trois (Perri, Mata, Caleta-Car) à débuter face à l’Olympiakos jeudi dernier. Les autres étaient soit confinés sur le banc de touche, soit dans les tribunes ces derniers temps. Pourtant, dans sa volonté d’impliquer le plus de joueurs possible et de donner du répit aux autres, l’entraîneur rhodanien avait cru bon d’opérer tous ces changements à Toulouse.
L’exigence de points n’a rien changé aux perspectives de Glasgow ce jeudi. On ne peut pas dire que la prise de risque ait été une totale réussite. Si l’on peut concevoir que les automatismes ne soient pas là – « Les rotations ont sûrement eu un effet sur les habitudes de jeu, sur la production de l’équipe » – Les attitudes ne mentent pas. Et c’est surtout ce point que le natif de Lons-le-Saunier a fustigé lors de ses sorties médiatiques d’après-match. « Au-delà des erreurs techniques, c’est plus la réaction à la défaite qui m’a gêné. La réaction quand le collègue perd, les joueurs s’arrêtent et se plaignent un peu. Ce n’est pas bon. J’ai dit à la mi-temps. »
Un ordre plus établi que jamais ?
Il a pris soin de ne citer personne, mais en s’attardant sur la prestation de Wilfried Zaha et sa sortie à la 53e minute, Pierre Sage a clairement montré que l’Ivoirien faisait partie de ce groupe. Il n’était pas le seul, mais contrairement à ses coéquipiers, il était peut-être celui qui a le plus montré sa frustration et son manque d’envie lors des quarante-cinq premières minutes. On pourrait ajouter Georges Mikautadze, Saïd Benrahma ou encore Maxence Caqueret mais c’est surtout un onze qui n’a pas adopté la bonne attitude dimanche au coup d’envoi.
A l’heure où les rumeurs faisaient état de déceptions chez certains de jouer moins, ou que les attitudes quotidiennes laissaient à désirer, la prestation dominicale ne permettra en aucun cas à ces « remplaçants » de rattraper les habitués. On le répète et Pierre Sage l’a encore martelé dimanche, n’étant pas bon par manque de rythme, ça arrive à tout le monde. Mais ne pas faire l’effort de perdre le ballon ne fait pas partie d’une ambition collective. Alors oui, les changements opérés en seconde période n’ont pas forcément apporté un réel plus au jeu et pourtant Sage « J’ai aimé le changement d’attitude entre les deux mi-temps. Nous avons réussi à augmenter notre niveau d’implication.
Sage a enfin vécu le dimanche qu’il espérait
Avec un calendrier infernal dans les prochains mois, Pierre Sage ne va condamner personne après cette victoire à Toulouse. Il a besoin de tout son groupe pour chasser plusieurs lièvres à la fois, mais en ne jouant pas, les partants au repos ont failli marquer des points sans le vouloir. Qu’on le veuille ou non, un onze semble déjà se dessiner et la chance donnée dimanche n’a pas été saisie par ceux qui cherchaient du temps de jeu. « Il faudra que les joueurs qui ont joué ce match et qui souhaitent entrer plus régulièrement dans le onze sachent s’inscrire dans la logique qui nous anime. »
Le message envoyé par l’entraîneur de l’OL est clair et une réaction est attendue dans les prochaines semaines. De son côté, Pierre Sage a réalisé ce qu’il avait en tête avant le coup d’envoi à Toulouse : faire exploser le terrain, donner du temps de jeu aux autres, tout en assurant une victoire. Ce n’était pas une belle chose, mais l’essentiel était assuré.