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Offensive ukrainienne en Russie : pourquoi l’AIEA s’inquiète de la centrale nucléaire de Koursk

Le directeur de l’AIEA est arrivé mardi sur le site de la centrale nucléaire de Koursk.
Il est situé dans la région russe où les forces ukrainiennes sont entrées début août.
Du même type que celle de Tchernobyl, sa sécurité a cependant été renforcée depuis la catastrophe de 1986.

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Guerre en Ukraine : après deux ans et demi de guerre, incursion sur le territoire russe

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est arrivé mardi à la centrale nucléaire russe de Koursk pour évaluer la situation après le lancement d’une offensive surprise ukrainienne dans la région début août.

L’agence nucléaire russe Rosatom a confirmé l’arrivée de Rafael Grossi à une équipe de l’AFP à Kourtchatov, la ville où se trouve effectivement la centrale. Dans un communiqué, le patron de l’AIEA avait indiqué la veille qu’il souhaitait « évaluer de manière indépendante ce qui se passe »en ajoutant que « la sécurité de toutes les centrales nucléaires » était au cœur des préoccupations de l’agence onusienne.

Offensive ukrainienne

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, l’agence alerte régulièrement sur le risque d’accident nucléaire dû aux combats à proximité des centrales. L’attention et l’inquiétude se sont jusqu’ici focalisées sur la centrale de Zaporizhia, dans le sud de l’Ukraine, la plus puissante d’Europe, dont les troupes russes se sont emparées en mars 2022.

Mais le 6 août, l’Ukraine a lancé une vaste offensive transfrontalière dans la région russe de Koursk. Les troupes de Kiev affirment depuis continuer à avancer en territoire russe. La Russie insiste depuis sur le risque d’une catastrophe nucléaire en cas d’attaque contre la centrale de Koursk, située à une soixantaine de kilomètres à l’intérieur de son territoire. Vladimir Poutine a même affirmé la semaine dernière que l’Ukraine avait tenté de frapper le site.

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L’AIEA a indiqué avoir été informée par Moscou de la découverte de fragments de drones à une centaine de mètres d’un entrepôt de combustible usé de la centrale de Koursk. L’administration de la centrale avait déjà affirmé en octobre 2023 avoir été la cible de trois drones ukrainiens, qui n’avaient pourtant causé aucun dégât.

Construite à Kourtchatov, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale régionale Koursk, où vivent environ 440 000 personnes, elle compte six réacteurs, dont deux sont en construction. Deux autres sont à l’arrêt et seuls les deux derniers sont pleinement opérationnels. Ils sont du même type que ceux de Tchernobyl en Ukraine, c’est-à-dire sans dôme de protection.

La mémoire de Tchernobyl

Selon Tariq Rauf, ancien responsable de l’AIEA, ces types de réacteurs ont fait l’objet de critiques.« améliorations significatives en matière de sécurité »depuis la catastrophe de 1986, considérée comme la pire de l’histoire. Pour Robert Kelley, ancien directeur des inspections de l’agence, « la possibilité d’un incident de type Tchernobyl avec un réacteur qui explose et

les brûlures pendant des jours sont nulles ». Mais il reconnaît que la situation reste dangereuse : une grève pourrait, par exemple

affecter les infrastructures de stockage du combustible usé, ce qui libérerait des gaz et des particules radioactives.

  • Vladimir Soloviev, le propagandiste en chef du Kremlin, lors de son émission quotidienne, le 9 janvier 2023

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Après le début de l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk, l’AIEA a appelé à « la plus grande retenue » pour éviter un « accident nucléaire aux conséquences radiologiques potentiellement désastreuses »Kiev affirme désormais contrôler plus de 1 250 km² et près d’une centaine de localités dans cette région frontalière russe.


F.Se avec l’AFP

Eleon Lass

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