15 % des munitions de la Seconde Guerre mondiale n’ont pas explosé et sont cachées dans les sous-sols ou dans la mer, selon l’association Robin des Bois.
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80 ans après le Débarquement, une menace invisible persiste en France : les munitions et armes larguées par milliers pendant la Seconde Guerre mondiale, comme les obus, grenades et autres bombes qui n’ont pas explosé. C’est évidemment dangereux pour la population, mais cela représente aussi une menace majeure pour l’environnement. L’association Robin des Bois vient d’en publier un inventaire « pollution de guerre » en Normandie et révèle que 15 % des munitions de la Seconde Guerre mondiale n’ont jamais explosé et sont toujours présentes sur notre sol. Ou plutôt sous notre sol.
Mais aussi dans les épaves au large des plages normandes. Certains ont coulé pendant les combats, d’autres, bourrés d’explosifs, ont été sabordés après 1945, explique Charlotte Nithart, de l’association Robin des Bois : « A l’époque, on pensait que c’était la bonne solution de gestion et que le problème était résolu… Seulement, maintenant, on se retrouve avec des rejets sous-marins. »
Au total, 34 épaves ont été recensées par l’association le long des côtes, de Cherbourg à Dieppe, « notamment une zone importante avec 18 barges, 2000 bombes américaines à bord »détaille Charlotte Nithart.
« Tout cela se dégrade et risque de contaminer les chaînes alimentaires. »
Charlotte Nithart, de l’association Robin des boissur franceinfo
Mais ces rejets de TNT, d’arsenic, de mercure ou de plomb sont très mal évalués, dénonce Charlotte Nithart. « En France, si les études étaient réalisées, elles étaient classées ‘secret défense' »se lamente-t-elle.
L’association réclame donc plus de transparence et la création d’une filière de valorisation des déchets de guerre. «Ce qu’il faut, c’est qu’il y ait un ‘plan Marshall’ de déminage avec des détections beaucoup plus systématiques plutôt que de les trouver au hasard, et cela pour éviter des scandales sanitaires dans les décennies à venir. De toute façon, le problème ne sera pas résolu. lui-même. » Au rythme actuel, selon l’association, il faudrait sept siècles pour débarrasser complètement la France de ces déchets de guerre.