ANALYSE – Les gouvernements RN ou Nouveau Front populaire auront d’autant plus besoin d’une majorité absolue qu’ils seront exposés encore plus que les gouvernements Borne et Attal au risque d’une motion de censure.
Prétention excessive ou « refus des obstacles », comme le prétend Gabriel Attal ? En faisant de l’obtention de la majorité absolue la condition de son arrivée à Matignon, Jordan Bardella reprend en fait l’argument classique de tous les favoris aux législatives. Pas de demi-victoire, c’est avant tout le meilleur moyen de mobiliser son camp. De Mitterrand en 1981 à Macron en 2017, tous les présidents élus ont demandé aux électeurs de ne pas faire les choses à moitié. Ils ont été récompensés à chaque fois.
La seule fois où un président n’a pas vraiment fait campagne pour assurer une parfaite concordance entre l’exécutif et l’Assemblée, c’est Emmanuel Macron en 2022. Là encore, on lui a servi cette majorité relative qui, selon lui, conduisait aujourd’hui au blocage après avoir insisté pendant deux ans pour qu’elle ne l’avait pas empêché de gouverner. L’enjeu au lendemain du 7 juillet n’est cependant pas seulement de connaître l’ampleur de l’avancée du camp qui va se dessiner…