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Obama accuse Donald Trump, au service de Kamala Harris – 10/11/2024 à 09:15

L'ancien président américain Barack Obama s'exprime lors d'un événement de campagne pour la vice-présidente et candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris à Pittsburgh, Pennsylvanie, le 10 octobre 2024 (AFP/RYAN COLLERD)

L’ancien président américain Barack Obama s’exprime lors d’un événement de campagne pour la vice-présidente et candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris à Pittsburgh, Pennsylvanie, le 10 octobre 2024 (AFP/RYAN COLLERD)

Barack Obama a utilisé tous ses talents d’orateur jeudi pour porter la charge contre Donald Trump, et livrer un plaidoyer en faveur de la démocrate Kamala Harris, à moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine.

A Pittsburgh, en Pennsylvanie (nord-est), l’icône de la gauche américaine a vertement mis en garde les électeurs contre la perspective d’une « élection serrée ».

Dans une Amérique encore marquée par l’inflation post-Covid, « il y a beaucoup d’Américains qui sont en difficulté. (…) Je comprends donc pourquoi les gens veulent du changement», a-t-il reconnu.

« Ce que je ne comprends pas, c’est que quiconque puisse croire que Donald Trump va faire bouger les choses d’une manière qui soit bonne pour vous », a déclaré l’ex-président, dans ce berceau de l’acier américain qui est l’un des rares États clés pour les élections du 5 novembre.

Mensonges électoraux, diatribes anti-migrants, menaces sur la couverture santé, hausse des droits de douane qui risque de faire grimper les prix pour les consommateurs : M. Obama a livré un réquisitoire détaillé contre le milliardaire républicain, devant une foule qui a parfois hué M. Trump.

« Ne huez pas ! Votez ! » a répondu M. Obama, saluant le « plan » proposé par Kamala Harris pour accorder des réductions d’impôts à la classe moyenne, aider les primo-accédants à la propriété et subventionner la création de petites entreprises.

« Kamala Harris est prête à faire le travail », a-t-il insisté.

« Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires d’arrogance, de maladresse, de fanfaronnades et de division », a-t-il déclaré. « L’Amérique est prête à tourner la page. »

– Message pour ses « frères » noirs –

M. Obama avait déjà présenté Kamala Harris comme son héritière avec le slogan « Yes She Can » lors de la convention démocrate cet été. Mais après l’émoi suscité par le remplacement improvisé de Joe Biden, le vice-président doit désormais tenir la distance.

Meeting de campagne en soutien à Kamala Harris, à Pittsburgh, Pennsylvanie, le 10 octobre 2024, en présence de Barack Obama (AFP / RYAN COLLERD)

Meeting de campagne en soutien à Kamala Harris, à Pittsburgh, Pennsylvanie, le 10 octobre 2024, en présence de Barack Obama (AFP / RYAN COLLERD)

Mercredi, une enquête d’opinion réalisée par l’université Quinnipiac faisait état de gains pour Donald Trump dans trois États charnières stratégiques : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.

Les sondages montrent aussi depuis des semaines que certains Afro-Américains sont plus tentés par la tribune républicaine qu’en 2020.

Dans ce contexte, M. Obama s’est arrêté dans un quartier de Pittsburgh avant son meeting, pour avertir ses « frères » qui hésitaient à rallier Mme Harris.

« Vous donnez toutes sortes de raisons et d’excuses », a-t-il grondé. « Cela me pose un problème. Cela me fait penser que vous n’aimez pas l’idée d’avoir une femme comme présidente. »

Lors de son rassemblement, il a appelé les hommes en général à ne pas confondre « l’intimidation et l’humiliation » avec « un signe de force ».

Après sa comparution à Pittsburgh, le premier président noir des États-Unis doit participer à l’effort de collecte de fonds, enregistrer des publicités télévisées et téléphoniques et se rendre dans les six autres « swing states » pour la dernière ligne droite du scrutin.

Selon plusieurs médias, Mme Harris devrait également impliquer prochainement l’ancien président Bill Clinton dans sa campagne, dès le week-end prochain.

– Trump vante son protectionnisme –

De son côté, Donald Trump a mené une offensive protectionniste jeudi à Détroit, la capitale de l’industrie automobile du Michigan (nord).

Donald Trump (à gauche), accompagné de l'ambassadeur des États-Unis aux Émirats arabes unis, John Rakolta, s'adresse au Detroit Economic Club qui s'est tenu au Motor City Casino de Détroit, Michigan, le 10 octobre 2024 (AFP/JEFF KOWALSKY)

Donald Trump (à gauche), accompagné de l’ambassadeur des États-Unis aux Émirats arabes unis, John Rakolta, s’adresse au Detroit Economic Club qui s’est tenu au Motor City Casino de Détroit, Michigan, le 10 octobre 2024 (AFP/JEFF KOWALSKY)

Il a dénoncé le fait que les Etats-Unis aient permis à des sociétés étrangères « d’envahir et de violer notre pays ».

« Je veux que les constructeurs automobiles allemands deviennent des constructeurs automobiles américains », a-t-il déclaré au Detroit Economic Club.

« Ils nous envoient leurs voitures comme si nous étions une bande d’idiots. Des BMW, des Mercedes, des Volkswagen, par millions et des millions et des millions. Nous n’allons plus nous faire avoir, d’accord ? Maintenant, ils vont devons respecter nos règles. » , a ajouté celui qui avait mené une politique économique ultra-protectionniste sous sa présidence.

Le tribun de 78 ans continue également d’argumenter sur la gestion des récents ouragans, accusant faussement le gouvernement de ne pas aider les territoires républicains : après la tempête meurtrière Hélène, Milton a touché terre en Floride mercredi soir.

Lors d’une réunion en Arizona (sud-ouest) jeudi, la vice-présidente a expliqué qu’elle avait participé à une réunion à distance avec la Maison Blanche pour coordonner la réponse à Milton.

« J’ai parlé avec des responsables locaux, républicains et démocrates, pour leur faire savoir que nous serons à leurs côtés tout au long du processus de redressement et de reconstruction », a-t-elle insisté.

La démocrate a également regretté que sa rivale ait définitivement exclu d’organiser avec elle un deuxième débat présidentiel mercredi soir.

« Je pense que cela ne rend pas service aux électeurs », a-t-elle insisté, y voyant également « un signe de faiblesse ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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