(BFM Bourse) – Le spécialiste des processeurs graphiques a connu une trajectoire boursière impressionnante. Pour le site Bestbrokers, la question n’est pas de savoir si Nvidia atteindra le seuil des 4 000 milliards de dollars en Bourse… mais quand.
Le lancement le 30 novembre 2022 de ChatGPT, le robot conversationnel à l’origine de l’essor de l’intelligence artificielle générative, a changé à jamais l’histoire de Nvidia. Le groupe américain domine le marché des puces graphiques, indispensables pour fournir la puissance de calcul nécessaire à l’entraînement et au développement de grands modèles de langage d’IA générative (ChatGPT, Gemini).
Et depuis près de deux ans, Nvidia ne cesse de surperformer les attentes du marché, avec des résultats toujours plus stratosphériques. Dans ses derniers résultats trimestriels, Nvidia a vu ses ventes tripler sur un an tandis que son bénéfice a été multiplié par sept, à 14,9 milliards de dollars.
Une ascension fulgurante
Pendant ce temps, les concurrents peinent à contester l’hégémonie de Nvidia. L’américain Intel a ainsi révélé début août une perte nette importante au deuxième trimestre, en raison de son retard sur les puces adaptées à l’IA.
Les performances boursières du groupe américain témoignent de ce changement de dimension. L’entreprise a vu son cours de bourse s’envoler de 143% sur l’ensemble de l’année 2024, se multiplier par plus de 10 depuis octobre 2022 et affiche une progression vertigineuse sur 10 ans de plus de… 29 000%.
Entrée en Bourse en 1999, Nvidia a mis 24 ans à franchir le cap symbolique des 1000 milliards de dollars de capitalisation (la valeur de toutes ses actions en circulation). Pour les autres caps, la fusée Nvidia a été bien plus rapide. L’entreprise a dépassé pour la première fois les 2000 milliards de dollars de capitalisation fin février 2024, et les 3000 milliards dans un laps de temps encore plus court puisque c’était le 6 juin. C’est aussi au cours de ce sixième mois de l’année que le groupe américain a connu l’ivresse des sommets, devenant temporairement la plus grande entreprise cotée au monde.
Une trajectoire tout simplement remarquable pour une entreprise qui était peu connue en dehors des cercles technologiques il y a seulement deux ans, note le site Bestbrokers.com.
La poursuite de la remontée boursière de Nvidia dépendra principalement de sa capacité à maintenir sa croissance effrénée. Mais pour les analystes du site Bestbrokers, Nvidia est tout à fait capable de progresser encore beaucoup plus et surtout là où aucune autre société cotée au monde n’est encore allée.
Vers 4 000 milliards de dollars et au-delà ?
Selon les projections de Bestbrokers, Nvidia pourrait rapidement dépasser le seuil symbolique des 4 000 milliards de dollars. Le franchissement de ce seuil est attendu début 2025. Pour avancer sur un tel calendrier, le site suppose que le titre continue de progresser à un rythme moyen de 104,25 % par an, à partir d’une capitalisation boursière de 2 784 milliards de dollars au 29 juillet 2024.
Pour réaliser ses projections, le site a passé au crible les 50 plus grandes capitalisations boursières mondiales au 29 juillet 2024, en utilisant les données de companiesmarketcap.com. Ensuite, les experts de Bestbrokers ont calculé la croissance annuelle de la capitalisation boursière de chaque entreprise entre 2022 et juillet 2024, et en ont fait la moyenne. Enfin, ils ont appliqué ce taux de croissance moyen à la capitalisation boursière de chaque entreprise au 29 juillet 2024.
Pour en revenir à Nvidia, certains observateurs du marché sont encore beaucoup plus optimistes que les experts de Bestbrokers et s’attendent à ce que la capitalisation boursière du géant américain atteigne… 6 000 milliards de dollars d’ici la fin de cette année.
Un analyste particulièrement gourmand voit même dans ses prévisions Nvidia dépasser les 50 000 milliards de dollars de capitalisation au cours de la prochaine décennie.
« Pour mettre les choses en perspective, une valorisation de 50 000 milliards de dollars dépasserait la valeur marchande combinée de toutes les entreprises de l’indice S&P 500, qui s’élève actuellement à 48 167 milliards de dollars, et représenterait presque le double du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis, qui s’élève à 28 780 milliards de dollars », rappellent les experts de Bestbrokers.
Bien sûr, si Nvidia est le favori, ils imaginent un scénario alternatif dans lequel une entreprise inconnue devance le géant américain et franchit avant lui la barre des 4 000 milliards de dollars de valorisation boursière.
« Après tout, peu de gens auraient pu prédire l’ascension remarquable de Nvidia en 2022, étant donné que sa capitalisation boursière n’était que de 364,18 milliards de dollars », soulignent les experts.
Microsoft, et ensuite Apple ?
Qui rejoindra Nvidia la prochaine fois ? Selon les calculs du site Bestbrokers, Microsoft serait la deuxième entreprise à atteindre cette valorisation de 4 000 milliards de dollars. Avec une capitalisation boursière actuelle de 3 160 milliards de dollars – 379 milliards de dollars de plus que Nvidia – et en appliquant un taux de croissance annuel moyen de 13,44 %, Microsoft devrait atteindre ce cap d’ici la mi-2026, selon Bestbrokers.
Apple serait probablement le prochain s’il continue de croître à un rythme de près de 50 %, tandis que Meta, plus connu sous son ancien nom, Facebook, devrait atteindre la barre des 4 000 milliards de dollars d’ici début août 2027.
Google, avec une capitalisation boursière de 2 065 milliards de dollars et un taux de croissance annuel composé de 10,23 %, devrait être le dernier à atteindre 4 000 milliards de dollars, probablement début mai 2031.
Qu’en est-il du géant pétrolier saoudien Saudi Aramco, qui occupe depuis longtemps la troisième place mondiale en termes de capitalisation boursière ? Bestbrokers n’anticipe pas un destin boursier aussi prometteur pour le géant pétrolier, et est même complètement évincé des projections du site.
« Notre analyse indique une tendance négative dans sa croissance moyenne au cours des trois dernières années, suggérant que sa capitalisation boursière est plus susceptible de diminuer que d’augmenter », soulignent-ils.
Berkshire Hathaway atteindra-t-il 1 000 milliards de dollars d’ici janvier 2025 ?
Si l’on redescend un peu plus bas dans cette hiérarchie boursière, Bestbrokers identifie quatre prétendants à franchir le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars l’année suivante.
La société d’investissement de Warren Buffett, Berkshire Hathaway, est bien partie pour atteindre très rapidement ce seuil symbolique, puisqu’elle affiche une capitalisation boursière de 947,37 milliards de dollars au moment de l’étude. Et selon le site, le conglomérat Oracle d’Omaha devrait atteindre ce cap d’ici fin janvier 2025, en se basant sur un taux de croissance moyen de 12,42% observé sur le titre depuis 2022.
Le géant pharmaceutique Eli Lilly, avec une capitalisation boursière de 736,58 milliards de dollars, et le fabricant de semi-conducteurs Broadcom, valorisé à 706 milliards de dollars, seront probablement les prochains à rejoindre ce club sélect si leur croissance de capitalisation boursière reste inchangée à un taux de 41,29 % et 45,17 % respectivement.
Un groupe européen vient de rejoindre ce classement largement américain, et se positionne lui aussi comme un candidat sérieux à l’entrée dans ce cercle fermé. Et c’est le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk, qui devrait être le premier en Europe à franchir ce seuil des 1 000 milliards de dollars. Bien qu’affichant une capitalisation boursière de 572,01 milliards de dollars, la première capitalisation européenne devant LVMH pourrait dépasser Tesla, qui vaut actuellement bien plus (748,08 milliards de dollars). Le constructeur automobile ne rejoindra pas le classement avant fin mai 2027, selon les projections de Bestbrokers.
Si ce cap se mesure en années pour les entreprises citées plus haut, Visa devrait attendre bien plus longtemps même si le spécialiste des solutions de paiement est bien placé avec plus de 500 milliards de capitalisation à son actif. Mais un faible taux de croissance annuel de 3,34% lui est préjudiciable. A ce rythme d’escargot, Visa ne devrait donc atteindre ce cap majeur qu’en… 2045.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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