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Nuisances sonores, odeurs… Le Parlement adopte une loi pour limiter les contentieux entre voisins

Nuisances sonores, odeurs… Le Parlement adopte une loi pour limiter les contentieux entre voisins

Cette loi destinée au monde agricole a été adoptée par l’Assemblée nationale ce lundi 8 avril, après le Sénat. Elle permettra de répondre à la multiplication des contentieux.

Le Parlement a définitivement adopté ce lundi 8 avril un texte contre les conflits de voisinage, notamment entre agriculteurs et habitants néo-ruraux qui s’installent à proximité de certaines fermes.

Après une large adoption au Sénat, c’est l’Assemblée nationale qui a donné le feu vert définitif, adoptant par 46 voix contre 7 le texte de la députée Renaissance Nicole Le Peih (Morbihan), agricultrice de formation.

Elle entend répondre à la multiplication des contestations, lorsque les nouveaux arrivants se plaignent du bruit ou des émanations des fermes voisines, notamment celles des animaux.

« Vivre ensemble »

Il « définit ainsi les contours de ce fameux vivre-ensemble, respectueux de chacun », a salué le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti lundi à l’Assemblée. « Si nous choisissons la campagne, nous devons l’accepter telle qu’elle est », a soutenu le garde des Sceaux au Sénat, soulignant que la loi « a vocation à s’appliquer à toutes les relations de voisinage ». surtout en ville.

« Je pense par exemple à la pizzeria du rez-de-chaussée qui, certes, produit des odeurs et du bruit, mais qui était là avant que vous emménagiez au premier étage », a souligné le ministre.

Mais le monde agricole reste la cible première. Le projet de loi consacre dans le code civil le principe de la responsabilité fondée sur les « troubles anormaux de voisinage ». Cette notion existait déjà dans la jurisprudence mais n’était pas codifiée.

Une exception sera prévue à cette nouvelle responsabilité civile : lorsque le trouble résulte d’activités préexistantes à l’installation du plaignant.

« Il ne s’agit pas d’un chèque en blanc pour tous les troubles de voisinage, mais plutôt d’une mesure de bon sens », a argumenté Nicole Le Peih.

« Parfois, les néo-ruraux ne se rendent pas compte que la campagne est un lieu d’activités qui doivent pouvoir être exercées », a défendu Françoise Gatel (UDI), rapporteure au Sénat.

Critiques

« Cette loi est pour nous un peu bavarde et ne fait qu’introduire dans nos textes des principes déjà établis et appliqués », a critiqué le député socialiste Gérard Leseul.

Elle « crée une forme de propriété éminente au profit des plus anciens (…) bénéficiant du privilège de détériorer la qualité de vie de leurs voisins sans compensation car ils y étaient avant », a attaqué l’écologiste Jérémie Iordanoff. Elle « condamne de facto les habitants à vivre dans un environnement dégradé qui ne respecte ni leur santé ni leur équilibre écologique », a-t-il ajouté.

Autre demande du monde agricole : les troubles anormaux de voisinage ne seront pas caractérisés dans le cas où les activités résultent d’une mise aux normes postérieure à l’installation de la personne s’estimant lésée, ou où il n’est pas constaté de « modification substantielle » des nature ou intensité.

« Lorsqu’un éleveur de poules pondeuses est contraint de passer de l’élevage en batterie à l’élevage en plein air, son activité doit évoluer significativement mais ne peut engendrer aucune perturbation », a détaillé Françoise Gatel.

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