Par
Solène Lavenu
Publié le
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Une salle de 6 650 m2et pourtant, ils ne sont que 25 salariésingénierie et production combinées, pour travailler dans l’usine TN Eagle. jeudi 17 octobre 2024L’toute nouvelle usine 4.0 était inauguré.
« Je suis heureux et fier de vous présenter cette usine », a commenté Frédéric de Agostini, le directeur d’Orano NPS, les larmes aux yeux et la voix chevrotante.
Entièrement automatique
L’événement représentait un « grand jour », pour lui, pour le Cotentinpour la région et même « pour la France »a assuré le directeur d’Orano NPS, filiale d’Orano.
«Cela marque surtout la fin du sang et des larmes» versés jusqu’à présent pour faire emballage pour le transport Et stockage à sec du combustible usé. La TN Eagle Factory est unique. L’aigle TN d’Orano se veut révolutionnaire.
Ici, l’assemblage final se fait sans soudure ni usinage, avec dix fois moins de pièces que ses prédécesseurs. Il a été imaginé par Orano, à partir de fin 2020et sera désormais assemblé ici par Orano NPS, le premiers essais ont été opérés fin juillet 2024. «Le dessin animé que nous avons présenté est réel aujourd’hui», s’enthousiasme Frédéric de Agostini. Une vraie performance.
Le marché est très compétitif, et avec les délais, les surcoûts, les clients mécontents, nous aurions pu sortir du marché de l’emballage… Mais au lieu de cela, nous avons pris le taureau par les cornes et avons décidé de nous transformer complètement avec un nouveau concept et assemblée locale. C’est notre deuxième transformation.
Dans la TN Eagle Factory, bras mécaniques, pinces, machines. Impressionnant. Au centre, un gigantesque basculeur permettant d’étendre ou de redresser le vérin de 100 tonnes.
A côté, la machine métallise, ici elle peint ou place les blocs de résine pour éviter les rayonnements gamma et neutroniques. Là, elle réalise le joint silicone. La salle est parsemée d’ateliers, huit au total. Chaque aigle TN passera par chaque étape.
Perspectives et avenir radieux annoncés
Les quatre premiers aigles TN ne sont pas encore sortis de l’usine de Cherbourg, mais ils sont « déjà vendus », assure Orano NPS. Le Japon, les États-Unis et la Suisse ont déjà passé des commandes. La Belgique devrait suivre. « Nous avons eu des clients qui sont venus assister à la visite de la TN Eagle Factory, nous avons dû les convaincre », sourit Frédéric de Agostini. Au total, une centaine de « cartons » sont « déjà commandés », assure le président d’Orano NPS. Mais l’entreprise vise plus haut. Une vingtaine d’aigles TN seront relâchés en 2025. Une trentaine l’année suivante. L’objectif : produire 500 aigles TN dans les dix prochaines années.
Plus de projets
« Cela pourrait être plus », se laisse rêver Frédéric de Agostini. Il voit déjà plus grand. Chaque composant est fabriqué en parallèle, aux quatre coins de la planète. « Assembler un TN Eagle prend trois mois, les douze mois supplémentaires nécessaires après réception de la commande sont le délai de réception des pièces. Evidemment, trop de choses sont externalisées », explique le réalisateur.
Les pièces forgées, les pièces métalliques comme le cylindre, proviennent d’Italie et du Japon. Il y a la peinture, avec ses caractéristiques thermiques uniques qui permettent d’évacuer la chaleur, le revêtement anticorrosion… L’usine de Cherbourg pourrait alors s’agrandir. « Nous avons quelques idées pour fabriquer certains composants ici à Cherbourg », assure Frédéric de Agostini. Un agrandissement, un raccordement au rail pour transporter certaines pièces par train du port à Valognes, il se murmure même qu’il resterait de la place à proximité pour une autre usine… Les projets ne manquent pas. A voir lesquels se réaliseront.
Le plus incroyable ? Certainement le dispositif permettant de chauffer les anneaux de blindage par induction pour les encercler autour du cylindre, celui forgé. « Lors de la chauffe, l’anneau se dilate », explique Ludovic Mariette, le chef de projeton a alors quelques minutes pour le positionner autour du cylindre avant qu’il ne refroidisse, cela rétrécit. »
Simplicité, fiabilité
Près de tous ces mécanismes qui travaillent en silence, l’Homme veille. » Automation ajoute sécurité et fiabilité », assure Ludovic Mariette.
Selon les demandes, les dimensions les emballages peuvent varier et donc la quantité d’assemblages de combustible nucléaire usé. Les « caisses en acier » peuvent alors atteindre 5 mètres de hauteur et 3 mètres de diamètre. Ils supporteront une charge qui atteint parfois 300 à 400 degrés.
Il faut trois mois, ici dans l’usine de Cherbourg (Manche), pour les assembler. A chaque étape, des contrôles sont effectuésà la sortie, le TN eagle doit subir un dernier test d’étanchéité. Vide et en charge.
Ils pourront ensuite recevoir le combustible usé afin de pouvoir le transporter ou le stocker. « Cent ans. Maximum. C’est la durée de vie des aigles du TN », explique Ludovic Mariette.
Les quatre premiers quitteront l’usine Cherbourg 4.0 d’ici la fin de l’année. Une vingtaine en 2025. Ils iront vers suisseLE JaponLEÉTATS-UNISou la France.
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