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Nucléaire. EPR de Flamanville : plusieurs événements déclarés depuis la mise en service

Nucléaire. EPR de Flamanville : plusieurs événements déclarés depuis la mise en service

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Il est presque temps pour le divergenceun étape clé au démarrage de l’EPR à Flamanville (Manche), comprendre la première fission nucléaire au cœur du réacteur. Pour cela moment historiquel’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit délivrer son autorisation.

Aux premières loges depuis les premières heures de l’EPR, le gendarme nucléaire suit de près toutes les opérations et les essais qui permettent de vérifier que « la critères de sécuritévérifiées lors de tests effectués parfois il y a plusieurs années, ont toujours été respectées”.

Parallèlement, elle poursuit son suivi des essais de démarrage en cours dans le cadre du démarrage du réacteur. Ainsi, dans sa dernière lettre d’information publiée sur son site internet, l’ASN fait le point.

Pause momentanée du démarrage

L’ASN révèle que l’exploitant a déclaré, ces dernières semaines, plusieurs événements marquants pour des raisons de sûreté, dont trois ont été classés au niveau 1 sur l’échelle INES (International Nuclear Event Scale).

Début juin 2024Suite au nombre et à la nature des événements significatifs déclarés depuis la mise en service, « EDF a même suspendu temporairement les opérations de démarrage des réacteurs, le temps d’analyser les causes profondes des événements déclarés, de mettre en œuvre des actions correctives et de sécuriser les activités futures pour la poursuite du démarrage des réacteurs », explique l’ASN.

« Nous ne sommes pas complètement à l’arrêt. A chaque étape, nous effectuons des contrôles, des temps zéro pour analyser les essais réalisés, mettre en évidence les points de vigilance. Nous ne souhaitons pas établir de record de vitesse, mais assurer la sécurité. Nous sommes encore en phase de rodage, c’est normal », répond EDF.

Chaque équipe doit prendre des routines managériales, les règles sont complexes et la déclaration d’événement était attendue, il y en a toujours une lors de la phase de démarrage d’un réacteur, surtout quand c’est le premier.

EDF

Un excédent de bore involontaire

En mai, 10 événements ont été déclarés, dont trois événements de niveau 1, c’est-à-dire sans conséquence pour les personnes et l’environnement. Le 3 juin, notamment, l’exploitant a déclaré deux événements de niveau 1.

La première était due à une injection inopinée d’eau borée dans le circuit primaire. Pour rappel, le bore absorbe les neutrons et permet ainsi de réguler ou d’arrêter le fonctionnement des centrales.

Dans la nuit du 28 au 29 mai, dans le cadre de la préparation d’une intervention, un réservoir contenant de l’eau borée à forte concentration a été vidangé dans le circuit de récupération des eaux nucléaires. Cette opération a provoqué une augmentation de la concentration en bore dans le circuit primaire. Une concentration trop élevée qui a été détectée le lendemain matin par les opérateurs en salle de contrôle.

Il n’y a pas eu de réel impact sur le fonctionnement et la sûreté des installations « car on est resté dans les limites autorisées par les spécifications techniques d’exploitation », note EDF.

L’exploitant a toutefois signalé l’événement car « cette variation n’était pas autorisée par les spécifications techniques d’exploitation dans la configuration dans laquelle se trouvait l’installation ».

Après analyse, il apparaît que l’eau évacuée a traversé une vanne dont les composants internes avaient été démontés, la faisant circuler dans les deux sens. « Si l’eau évacuée avait eu une concentration en bore inférieure à celle du circuit primaire, cet événement aurait conduit à une dilution incontrôlée du circuit primaire », souligne toutefois l’ASN.

Gérer les erreurs sans conséquences

L’ASN note également quelques erreurs de manipulation de suivre parfaitement les règles de fonctionnement.

Dans la nuit du 29 au 30 juin, les opérateurs en salle de commande, dans le cadre de la préparation d’un essai périodique, ont procédé à un échange de fonctions sans respecter la procédure opératoire prescrite et n’ont pas détecté le non-respect d’une prescription permanente imposant l’isolement de l’échangeur. « Cette disposition permet d’éviter le risque de dilution incontrôlée en cas de mise en service de l’injection de sécurité », précise l’ASN.

Face à la situation, une alarme s’est déclenchée et « n’a pas été correctement prise en compte », poursuit le gendarme nucléaire. Donc, là encore, pas de conséquences mais une déclaration d’événement par l’exploitant.

« Ce sont des règles complexes qui doivent être intégrées par les opérateurs », poursuit l’opérateur pour se défendre. « C’est une phase de rodage. »

En juin, une électrovanne de prélèvement est restée ouverte, provoquant le lendemain un écoulement d’eau dans un circuit de captage. L’analyse et la visite sur le terrain ont ensuite permis de détecter la cause et d’y remédier.

Autre erreur, le 22 juin : des vannes destinées à s’ouvrir automatiquement étaient configurées en commande manuelle. Un événement sans conséquence, mais qui constitue « un non-respect des spécifications techniques d’exploitation » qui nécessite donc une déclaration d’événement de niveau 1.

Nouvel événement signalé en raison d’un niveau d’eau dans la cuve d’un circuit frigorifique d’un générateur de secours trop bas. « La procédure n’était pas très claire, et le niveau d’eau était largement suffisant mais pas totalement conforme à la procédure », se défend EDF. Un événement sans conséquence, certes, mais « la détection de l’indisponibilité des générateurs au sens STE a été trop tardive », réagit l’ASN, qui classe donc toujours cet événement au niveau 1.

Une non-objection

Il n’en demeure pas moins qu’il n’y a rien d’alarmant, conviennent les deux parties.

L’ASN revient également sur sa non-objection à l’autorisation de passage à 110°C. « EDF a transmis à l’ASN un dossier listant notamment les travaux réalisés par EDF sur le circuit primaire principal et les circuits secondaires principaux, et décrivant les résultats des contrôles qu’elle a effectués sur les matériels, avant d’atteindre la température de 110°C dans le circuit primaire principal et les circuits secondaires principaux (cette température correspond à la mise en service réglementaire de ces circuits). Ce dossier, qui a fait l’objet d’une instruction et d’une inspection le 28 mai 2024, s’est conclu par l’émission d’une non-objection au passage à 110°C émise par l’ASN », explique l’autorité de sûreté.

Preuve que tout s’est déroulé dans des conditions de sécurité maximales.

Bientôt une divergence

Aujourd’hui, la montée en température est réalisée, le passage à 110°C est effectué et des essais sont en cours dans ces conditions. « Nous réalisons de nouveaux points complets », explique EDF.

Le calendrier continue d’être maintenu. En juillet, l’opération de divergence devrait avoir lieu. Quelques semaines plus tard, suivra le couplage, prévu à la fin de l’été. Les tests de démarrage devraient être terminés d’ici la fin de l’année, avec un EPR fonctionnant à pleine puissance.

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