Dans les tribunes du court Philippe-Chatrier, l’inscription, en grosses lettres ocre rouge, est visible de tous : « La victoire appartient aux plus têtus. » La citation est attribuée à un célèbre aviateur, Roland Garros, mort au combat pendant la Première Guerre mondiale. Avec la mondialisation du tennis, la phrase s’affiche également en anglais.
Mais lorsque Novak Djokovic s’est agenouillé sur la terre battue, levant les bras au ciel pour célébrer le titre olympique qu’il convoitait depuis si longtemps, ses yeux embués ont-ils seulement vu ces mots ? « La victoire appartient aux plus tenaces » –comme si elle était écrite pour lui, juste devant lui, à quelques mètres au-dessus de sa tête ?
Le Serbe, vainqueur de Carlos Alcaraz (7-6 (3), 7-6 (2)), dimanche 4 août, au terme du meilleur match du tournoi, est un modèle de persévérance. Il en a fallu une bonne dose, de ténacité, pour remporter cette bataille acharnée face au jeune prodige espagnol, âgé de 21 ans. Dans un premier set époustouflant, des treize balles de break que les deux acteurs ont obtenues – huit pour l’Espagnol, cinq pour le Serbe –, toutes ont été sauvées. Ce set, où seul le tie-break a été déséquilibré, a duré une heure et demie.
Une bague en argile décorée d’un filet
Les chiffres ne racontent pas toute l’intensité de la rencontre et, parfois, sa violence sublime. Plus qu’un match, ce fut un duel, des étincelles de talent et une volonté farouche. Pendant deux heures et cinquante minutes, les joueurs se sont distribués des coups de raquette comme des uppercuts. Même les amorties les plus subtiles – et elles furent nombreuses – ont été utilisées pour tenter d’accélérer le KO. Un ring de terre battue, décoré d’un filet.
Sur leur jeu de service, aucun des deux n’a hésité, pas question de céder. Des frissons d’incrédulité ont parcouru les tribunes à la vue de tant d’énergie déployée. Pour trancher, un nouveau tie-break s’imposait. Dans cet exercice, les nerfs d’acier de Djokovic, ses années d’expérience accumulées au fil de ses vingt-quatre titres du Grand Chelem, peut-être aussi lors de ses plus rares finales perdues, le rendaient irrésistible.
Vainqueur de Roland-Garros en juin puis de Wimbledon en juillet – face à Djokovic – Carlos Alcaraz, qui n’avait jamais concédé de finale majeure, a conclu le tournoi » la tête haute « malgré la déception. « J’ai fait un super match, il a estimé par la suite. « J’ai donné tout ce que j’avais sur le court. Mais en face de moi, j’avais un Novak qui avait très faim, il était tellement impressionnant. »
Il vous reste 60.08% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.