La fuite d’un document rédigé par le ministre des Finances Christian Lindner, chef du parti libéral, exigeant des réformes immédiates pour redresser l’économie, alimente les spéculations sur un éventuel éclatement de la coalition autour de la chancelière.
La fuite d’un document réclamant des réformes immédiates en Allemagne pour redresser l’économie a alimenté samedi les spéculations sur un éventuel éclatement de la coalition d’Olaf Scholz, dont les divisions se font jour. Cette feuille de route de 18 pages rédigée par le ministre des Finances Christian Lindner, chef du parti libéral (FDP), prône une « un tournant économique » pour le pays à travers une série de mesures allant à l’encontre des positions de ses partenaires gouvernementaux, du parti social-démocrate de la chancelière et des écologistes.
Publié vendredi dans la presse, le document a tout pour plaire « provocation »estimer l’hebdomadaire Le Spiegel et le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les propositions de Christian Lindner se lisent ainsi « une attaque » contre ses alliés de la coalition, estime le Zeitung d’Allemagne du Sud, tandis que le tabloïd Image voit un « test de vérité » pour le gouvernement.
Fin de la taxe de solidarité
Le document relève du « rhétorique néolibérale » Et « n’est pas compatible avec le contrat de coalition »a commenté dans la presse le député SPD Nils Schmid, proche d’Olaf Scholz. Le ministre des Finances réclame notamment la fin du« impôt de solidarité » créé en 1991, initialement pour financer le coût de la réunification. Il souhaite également que l’Allemagne abandonne les objectifs climatiques plus ambitieux que ceux fixés par l’Union européenne.
Il appelle également à renoncer à plusieurs réformes qui nuisent selon lui à la compétitivité des entreprises, comme l’instauration d’un congé paternité de deux semaines et la loi exigeant le respect des droits sociaux et environnementaux tout au long de la chaîne d’approvisionnement. production (devoir de vigilance).
Les désaccords de la coalition tripartite, au pouvoir depuis fin 2021, portent sur les solutions pour relancer la première économie européenne menacée de récession pour la deuxième année consécutive. Les sociaux-démocrates de Scholz ne veulent pas reculer sur les questions sociales, les Verts du vice-chancelier Robert Habeck tentent de sauver leur agenda écologique. Champion de l’orthodoxie budgétaire, le ministre des Finances, le plus critique de ses partenaires, a parlé d’un « chute des décisions ».
Le budget 2025, qui cristallise toutes les tensions, doit être bouclé en novembre. Plusieurs réunions de négociation sont prévues à partir de la semaine prochaine et l’hypothèse d’une implosion de la coalition, en cas d’impasse dans les discussions, continue de gagner du terrain. Cela ouvrirait la voie à des élections anticipées avant la date prévue du 28 septembre 2025.