Nouvelles routes de la soie : la Chine renforce son engagement envers l’Afrique
Pékin s’est engagé à renforcer son initiative « Ceinture et Route » avant un sommet entre les dirigeants chinois et africains qui se tiendra cette semaine à Pékin.
L’Afrique est déjà une région clé dans ce projet lancé sous la direction du président chinois Xi Jinping.
Selon le ministère chinois du Commerce, les entreprises chinoises ont signé des contrats d’une valeur de plus de 700 milliards de dollars entre 2013 et 2023.
Les nouvelles routes de la soie sont parfois accusées d’accroître la dette des pays ou de financer des projets d’infrastructures nuisibles à l’environnement.
L’AFP se penche sur cinq projets clés en Afrique :
Chemin de fer au Kenya
Le projet de chemin de fer à écartement standard (SGR), financé par un prêt de la Banque d’import-export de Chine (Exim Bank), relie la capitale Nairobi à la ville portuaire de Mombasa.
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En modernisant la ligne ferroviaire, les temps de trajet sont passés de dix à quatre heures depuis son ouverture en 2017.
Il s’agit du projet d’infrastructure le plus coûteux du pays depuis son indépendance il y a plus de 60 ans, avec un coût estimé à 5 milliards de dollars.
Le projet a fait l’objet d’allégations de corruption et les écologistes ont remis en question le fait que les voies traversent un parc animalier.
L’année dernière, le président kenyan William Ruto a demandé à la Chine un prêt d’un milliard de dollars et une restructuration de la dette existante pour relancer d’autres projets bloqués avec Pékin.
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Son pays doit désormais plus de 8 milliards de dollars à la Chine.
Base et port à Djibouti
Après avoir établi sa première base militaire à Doraleh en 2016, à quelques kilomètres à l’ouest de la capitale Djibouti, la Chine a également contribué au développement du port voisin.
La base navale, dont le coût est estimé à 590 millions de dollars, est stratégiquement située entre la mer Rouge et le golfe d’Aden.
Pékin a déclaré l’utiliser pour réapprovisionner sa flotte, soutenir les opérations régionales de maintien de la paix et lutter contre la piraterie, bien que sa proximité avec une base américaine ait soulevé des inquiétudes en matière d’espionnage.
En 2018, le gouvernement djiboutien a décidé de mettre fin au contrat de concession de la société DP World, basée à Dubaï, pour le port de Doraleh. L’augmentation de la participation de China Merchants Port Holdings, filiale d’un conglomérat étatique chinois basé à Hong Kong, suite à cette annonce a déclenché un litige juridique.
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Le plus long pont suspendu d’Afrique
Au Mozambique, la China Road and Bridge Corporation a construit le plus long pont suspendu d’Afrique, reliant la capitale Maputo à sa banlieue de Catembe sur une distance d’environ trois kilomètres.
Avant ce pont, le voyage le plus rapide était par ferry, et par route il fallait parcourir 160 km sur des routes non pavées et sujettes aux inondations.
Il a été inauguré en 2018 et a coûté environ 786 millions de dollars, financés à 95 % par des prêts d’institutions chinoises, dont l’Exim Bank.
Les critiques ont suggéré que le projet était surévalué et que les taux d’emprunt étaient excessifs.
Mines d’Afrique australe
La Chine investira 7,8 milliards de dollars dans l’exploitation minière en Afrique d’ici 2023, selon le groupe de réflexion néoconservateur américain American Enterprise Institute.
La même année, la société publique MMG a acheté la mine de cuivre de Khoemacau au Botswana, l’une des plus grandes au monde, pour 1,9 milliard de dollars.
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En juillet, le groupe minier chinois JCHX Mining Management a acheté pour seulement 2 dollars une participation de 80 % dans la mine de cuivre de Lubambe, en Zambie, criblée de dettes. Le gouvernement zambien a annoncé que la société prévoyait d’investir 300 millions de dollars pour la relancer.
La Chine a également investi dans des mines de cobalt et de lithium en Zambie, en Namibie et au Zimbabwe.
Elle investit également dans des sociétés minières au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, mais le gouverneur de la province a décidé en juillet de suspendre toutes les activités du secteur afin de « Mettre de l’ordre dans l’exploitation minière ».
Le charbon puis l’énergie décarbonée
La construction d’une centrale électrique au charbon à Lamu, au Kenya, a été annulée par le gouvernement en 2020 en raison de l’opposition concernant son impact environnemental.
En 2021, Xi Jinping a annoncé que la Chine ne soutiendrait plus la construction de centrales électriques au charbon à l’étranger.
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Dans la foulée, les fonds chinois ont retiré leur soutien à un projet lié au charbon au Zimbabwe et ont plutôt financé l’extension de la centrale hydroélectrique de Kariba.
Au Nigeria, les prêts chinois financent en partie la construction de la centrale hydroélectrique de Mambilla, d’un montant de 4,9 milliards de dollars, qui sera la plus grande du pays.
GrP1