Samuel Gonin, principal suspect dans l’affaire Lina, une adolescente de 15 ans disparue dans le Bas-Rhin il y a un an, s’est suicidée en juillet dernier. Le profil de l’homme se précise.
Près d’un an après la disparition de Lina, 15 ans, un homme est soupçonné d’être lié à l’affaire, avant de se suicider en juillet dernier. Cet homme, c’est Samuel Gonin, âgé de 43 ans. BFMTV a révélé ce vendredi 30 août de nouvelles informations concernant ce père de famille, considéré comme le principal suspect dans cette disparition.
Le 10 juillet, le quadragénaire s’est pendu après avoir laissé une lettre adressée à ses enfants. « Il va écrire ‘je n’arrive plus à me contrôler, ça va trop vite, je souffre trop et c’est mieux comme ça' », a rapporté à BFMTV Valentin Collin, journaliste à l’Est Républicain Besançon.
L’enquête sur la disparition de Lina piétinait alors que les policiers tentaient d’identifier toutes les voitures ayant circulé sur la départementale où la jeune fille avait été vue pour la dernière fois le 23 septembre 2023. Les enquêteurs s’intéressaient à une Ford Puma gris clair, volée et immatriculée en Allemagne. Ils ont retrouvé des traces du véhicule dans une fourrière à 800 kilomètres des lieux, à Narbonne. L’ADN de Lina y a été retrouvé, et un suspect a été identifié pour la première fois. Il s’agit de Samuel Gonin, arrêté au volant du même véhicule en janvier.
Un « homme ordinaire »
Samuel Gonin, père de deux jeunes enfants, semble mener une vie ordinaire. Il apparaît dans les colonnes de la presse locale en 2016, où il raconte avoir perdu puis retrouvé 700 euros en liquide dans un centre commercial. Il raconte avoir dépensé cet argent pour les cadeaux de Noël de ses enfants.
L’homme est décrit comme un homme à tout faire : il a été commercial, vendeur de véhicules et même professeur d’ébénisterie dans un lycée professionnel. « C’était quelqu’un de très apprécié des élèves et des autres professeurs, assure Frédéric Chabord, le directeur du lycée. C’était quelqu’un d’assez discret mais très impliqué dans le projet pédagogique. »
En 2023, son attitude change lorsqu’il se sépare de sa femme et s’éloigne de son père. « Il disparaît une première fois. Il va nous envoyer des SMS, à moi et à sa mère, nous disant que c’est fini pour lui, pour cette vie », se souvient Edmée, son ancienne compagne. « Au début, il dit qu’il veut se suicider. Alors sa mère appelle la police pour lancer une alerte de disparition. » Il est alors admis dans un hôpital psychiatrique.
Condamné à 15 mois de prison avec sursis pour avoir forcé des barrières de péage
A sa sortie, il a volé 5 000 euros à sa compagne et est devenu accro à la cocaïne. Un mois avant la disparition de Lina, il a tenté de voler le sac d’une femme de 90 ans. « Je l’ai retenue. Il m’a traînée, je suis tombée à genoux et il me tirait toujours avec mon sac. Il m’a fait tomber sur mon bras, qui s’est cassé, et il s’est enfui », a expliqué la femme.
Trois heures plus tard, il braque un dépanneur en menaçant la caissière. C’est ce même jour qu’il apparaît au volant de la voiture dans laquelle l’ADN de Lina est retrouvé.
Six mois plus tard, il écope de 15 mois de prison avec sursis après avoir forcé les barrières d’un péage où les douaniers tentaient de le contrôler alors qu’il se dirigeait vers l’Espagne. En juillet dernier, il est à nouveau arrêté pour vol. 12 jours avant son audience, il décide de se suicider.
Il n’existe à ce jour aucune preuve qu’il ait assassiné la jeune fille, dont le corps et la trace n’ont pas été retrouvés.
GrP1
