Le spectre d’une récession aux États-Unis a refait surface et provoqué la chute des marchés boursiers mondiaux.
Les marchés ravivent des souvenirs douloureux. Toujours extrêmement nerveux, les investisseurs guettent le moindre signe de faiblesse venant de l’économie américaine. L’annonce mardi d’un nouveau recul de l’activité manufacturière américaine en août a ravivé les craintes d’une récession à venir aux Etats-Unis. Ces chiffres sont « loin d’être rassurant »selon les gérants de SPI Asset Management. Le mois dernier déjà, les craintes sur la croissance économique qui avaient fait paniquer les marchés mondiaux « ont été alimentés par un indicateur d’emploi faible dans le rapport manufacturier de juillet » ajoutez ces spécialistes.
Wall Street a immédiatement plongé. L’indice Nasdaq a chuté de 3,26% mardi, tandis que le Dow Jones a perdu 1,51%. L’indice de référence des gérants, le S&P 500, a reculé de 2,12%, enregistrant sa plus forte baisse depuis le mini-krach de début août. La Bourse de New York a entraîné dans sa chute les marchés asiatiques puis européens. Tokyo a terminé en baisse de 4,24% et Taïwan de 4,52%, et ce mercredi en séance, Paris a reculé de 1,01%, Londres de 0,53%, Francfort de 0,84% et Milan a perdu 0,42%.
L’augmentation de « l’indice de peur »
La Bourse de New York a été tirée vers le bas par Nvidia, le champion de l’intelligence artificielle, dont l’action a chuté de plus de 9,5% à Wall Street. « Les investisseurs inquiets de la vigueur de la croissance américaine sécurisent une partie de leurs plus-values sur les valeurs qui ont le plus grimpé cette année » explique un responsable. Les spécialistes des semi-conducteurs et notamment de l’intelligence artificielle se retrouvent ainsi en première ligne lorsque le doute s’installe. « Nvidia fait également partie des entreprises citées à comparaître par le ministère de la Justice pour de possibles violations des lois antitrust. » soulignent les stratèges de Banque postale AM.
Les tensions sont vives sur les marchés à l’approche du très attendu rapport sur l’emploi américain vendredi. L’indice VIX – également connu sous le nom de « indice de peur » et la volatilité de Wall Street a grimpé de 33 % mardi. « Tous les regards sont tournés vers les données sur l’emploi aux États-Unis, qui pourraient soit aggraver la situation, soit mettre un terme à la récente vague de ventes d’actifs risqués. »« En toile de fond, le retour du risque politique alimente aussi le climat de défiance qui règne sur les marchés, avec la montée des extrêmes en Allemagne, l’attente d’un nouveau gouvernement en France et l’approche de l’élection présidentielle aux Etats-Unis début novembre », souligne un analyste de Swissquote Bank.
En Europe, les semi-conducteurs ont aussi mené la baisse mardi. A Amsterdam, ASML a chuté de 6,20%, BE Semiconductor de 3,11%, tandis qu’à Paris, STMicroelectronics a abandonné 2,61%. A Francfort, Infineon a perdu 4,06%. Ce mercredi, la Bourse de New York a ouvert en baisse. Dans les premiers échanges, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,03%), l’indice Nasdaq a perdu 0,70% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,34%.
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