Propriétaires et locataires pourraient bientôt subir les conséquences de la contribution territoriale universelle (CTU)un impôt local au cœur de nombreux débats. Cette nouvelle taxe, prévue pour 2025, rappelle amèrement la défunte taxe d’habitation, supprimée en 2023 pour les résidences principales. Cependant, la réalité des collectivités locales et le poids de la dette nationale semblent pousser vers un retour forcé à une fiscalité généralisée.
Une déclaration déguisée de taxe d’habitation
L’idée de cette CTU est née après la perte de revenus estimée à 20 milliards d’euros par an pour les collectivités suite à la suppression de la taxe d’habitation. Le financement des infrastructures locales est en danger, et le gouvernement, poussé par les maires de France, semble prêt à introduire cette nouvelle taxe, qui frapperait sans distinction entre propriétaires et locataires. Ce prélèvement s’appuierait, selon ses défenseurs, sur un modèle « plus équitable et progressiste ».
Les recettes locales en crise : la fin du « cadeau » fiscal
La CTU vise à répondre aux besoins croissants des collectivités, confrontées aux coupes budgétaires drastiques de l’État, qui prévoient toujours une réduction de 5 milliards d’euros de leur budget pour 2025. Malgré un Hausse vertigineuse de la taxe foncière de 33% sur dix ansles élus jugent ces efforts insuffisants et recherchent un modèle de financement où « chacun contribue ».
Un impôt véritablement progressif ?
La CTU se veut progressive, avec un montant calculé en fonction des revenus pour sauver les ménages les plus modestes. André Laignel, maire PS d’Issoudun, va même jusqu’à proposer des déductions d’impôt sur le revenu pour en limiter l’impact. Mais nombreux sont ceux qui dénoncent « l’hypocrisie » d’un impôt qui, sous couvert de progressivité, imposerait de nouvelles charges aux ménages, dans un contexte où l’inflation ne laisse déjà que peu de répit aux finances des ménages.
Vers une fiscalité locale sans fin ?
Les critiques ne manquent pas. Pour Éric Woerth, ancien ministre du Budget, la CTU est l’incarnation d’une « gestion irresponsable » de la dette publique qui conduit aujourd’hui à surtaxer les citoyens, « locataires comme propriétaires », pour remplir les caisses que l’État vide sans retour concret. le contribuable. Face à cette spirale des impôts locaux, la CTU pourrait bien être le premier pas vers un retour pur et simple de la taxe d’habitation, une « charge » que l’État avait pourtant promis d’éliminer.
La contribution territoriale universelle, loin de soulager les finances publiques, pourrait ainsi conduire les contribuables dans un fiscalité locale illimitéeremettant en question les priorités et la transparence du financement communautaire.