Nouvelle forte hausse de l’euro face au dinar algérien sur le marché noir

Le 5 janvier 2025, une montée spectaculaire des taux de change de l’euro et du dollar a secoué le marché noir en Algérie. Cette flambée inattendue met en lumière les tensions persistantes autour des devises étrangères dans le pays. L’euro, en particulier, a connu une progression notable, surpassant le dinar dans un contexte marqué par l’instabilité économique.

En seulement 48 heures, le cours de l’euro a bondi de 8,5 dinars, atteignant 257 DZD, contre 242 DZD auparavant. Le dollar a suivi une trajectoire similaire, augmentant de 6,5 dinars pour s’établir à 243 DZD. Ce regain de valeur intervient après une période de stabilité apparente, surprenant tant les cambistes que les observateurs.

Cette hausse rapide est d’autant plus inhabituelle qu’elle survient après les vacances d’hiver, une période généralement marquée par une baisse de la demande en devises. Ce retournement met en lumière des facteurs sous-jacents qui alimentent le marché noir.

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Un marché noir sous tension

Plusieurs éléments peuvent expliquer cette flambée des taux de change. Tout d’abord, le retard dans la mise en place de la nouvelle allocation touristique a réduit l’accès aux devises par les canaux officiels. Beaucoup de particuliers, exclus des allocations, se sont tournés vers le marché parallèle, créant une tension sur l’offre.

En parallèle, les fluctuations importantes des taux de change tout au long de l’année 2024 ont contribué à une instabilité durable. L’euro avait atteint un pic record de 262 DZD en décembre, avant de chuter rapidement à 242 DZD. Ce cycle irrégulier complique les anticipations et renforce la volatilité.

Enfin, des causes externes, comme des variations imprévues de la demande ou des ajustements dans les flux financiers, pourraient également avoir influencé cette hausse. La rareté des devises sur le marché noir reste un facteur clé, accentué par l’écart grandissant entre les taux officiels et parallèles.

Un écart frappant avec le marché officiel

Sur le marché officiel, les taux de change restent stables, selon les données de la Banque d’Algérie. L’euro est fixé à 140 DZD et le dollar à 135 DZD, des valeurs très éloignées des cours pratiqués sur le marché noir. Cet écart structurel reflète une demande bien supérieure à l’offre disponible par les voies légales.

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Cette situation pousse de nombreux Algériens à se tourner vers le marché parallèle pour obtenir des devises, que ce soit pour voyager, financer des études à l’étranger ou investir. En l’absence d’un mécanisme efficace pour réguler cet écart, le marché noir continue de jouer un rôle central dans l’économie informelle du pays.

2025, une année de changements possibles ?

L’introduction de la nouvelle allocation touristique pourrait modifier les dynamiques actuelles. Si cette réforme est bien mise en œuvre, elle pourrait réduire la pression sur le marché noir en répondant à une partie de la demande en devises. Toutefois, une gestion trop restrictive ou un nombre insuffisant de bénéficiaires risque de provoquer un effet inverse.

Les autorités algériennes devront également s’appuyer sur des politiques monétaires et économiques solides pour stabiliser le dinar. L’objectif sera de réduire progressivement l’écart entre les taux officiels et ceux du marché parallèle, tout en garantissant un approvisionnement suffisant en devises pour répondre aux besoins croissants.

Un défi de taille pour l’Algérie

La dépendance au marché noir pour l’obtention de devises souligne des fragilités économiques profondes. Tant que les écarts de taux subsisteront, le dinar restera soumis aux fluctuations des devises étrangères. Cette instabilité pèse sur les consommateurs, affecte les échanges commerciaux et limite la capacité de l’État à contrôler les flux financiers.

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Ainsi, la récente flambée des taux de change de l’euro et du dollar est un rappel des défis persistants pour l’Algérie. Alors que l’euro reprend l’avantage face au dinar, les réformes prévues pour 2025 devront être à la hauteur des attentes, avec pour objectif de ramener un équilibre durable entre les différents segments du marché des devises.