nouvelle éruption volcanique sur la péninsule de Reykjanes
Deux heures après le début de l’éruption, de la lave coulait à moins d’un kilomètre d’un barrage protégeant la ville de Grindavik. Cette nouvelle éruption intervient trois semaines après la fin de la quatrième, qui durait depuis le 16 mars.
Une nouvelle éruption volcanique s’est produite mercredi sur la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest de l’Islande, avec de la lave rouge orangé jaillissant d’une faille proche de la ville de Grindavik qui a dû être évacuée. Un énorme nuage de fumée blanche se détachait sur le ciel bleu et de la lave orange rougeoyante jaillissait abondamment du sol à travers une faille près de Sundhnúkgígar, au nord de la ville portuaire. Il s’agit de la cinquième éruption dans la région depuis décembre.
Deux heures après le début de l’éruption, de la lave coulait à moins d’un kilomètre d’un barrage protégeant la ville de Grindavik. La plupart des 4 000 habitants de la ville avaient déjà été évacués en novembre, peu avant la première éruption volcanique dans la région. En janvier, lors d’une deuxième éruption, trois maisons de Grindavik ont été ravagées par les flammes. Si la plupart des personnes qui se trouvaient mercredi à Grindavik – pour le travail ou pour des visites – sont parties immédiatement, quelques irréductibles ont refusé, a indiqué la protection civile du pays sur sa page Facebook. « Malgré les recommandations des équipes d’intervention de quitter la ville, trois habitants restent à Grindavik. De telles actions ne sont pas recommandées. »elle a écrit.
L’éruption de mercredi survient trois semaines après la fin de la quatrième, qui durait depuis le 16 mars. « Le panache volcanique a atteint une altitude d’environ 3,5 kilomètres au début de l’éruption et la longueur de la faille a été estimée à plus d’un kilomètre », a écrit l’OMI sur son site. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, la protection civile a indiqué que la faille s’était élargie jusqu’à atteindre 3,4 kilomètres. Selon l’OMI, les coulées de lave sont importantes : entre 1 500 et 2 000 mètres cubes par seconde.
“La surprise du chef!”
Les populaires bains géothermiques du Lagon Bleu, haut lieu touristique du pays, ont évacué en toute hâte toutes leurs installations mercredi, quelques heures avant le début de l’éruption. Maïa Biegatch, une touriste française de 28 ans, venait d’arriver sur le parking du Blue Lagoon lorsqu’elle a immédiatement dû faire demi-tour. « Nous recevions des alertes par téléphone nous disant « évacuez, évacuez ! et nous nous sommes éloignés »a-t-elle déclaré à l’AFP. «C’était la surprise du chef!»ajouta-t-elle avec un éclat de rire.
L’OMI avait signalé un « une activité sismique intense » avant l’éruption de mercredi. Mais cela ne devrait pas perturber le trafic aérien. L’aéroport de Keflavik, le plus grand d’Islande, reste ouvert et « fonctionne comme d’habitude », a indiqué l’exploitant des aéroports islandais ISAVIA sur son site. La protection civile a néanmoins annoncé l’état d’urgence dans le pays.
400 secousses
Quelques jours avant l’éruption, environ 20 millions de mètres cubes de magma s’étaient accumulés dans la chambre magmatique située sous le Svartsengi. Cet endroit abrite une centrale géothermique qui fournit de l’électricité et de l’eau chaude à 30 000 personnes sur la péninsule de Reykjanes. Il fonctionne, par mesure de précaution, en grande partie à distance depuis la première éruption dans la région. Des digues en terre ont été érigées autour de la centrale pour la protéger.
Lundi, l’OMI a annoncé qu’environ 400 tremblements de terre avaient été mesurés au cours des sept derniers jours près du cratère Sundhnúkgígar. L’Islande abrite 33 systèmes volcaniques actifs, soit le nombre le plus élevé d’Europe. Il est situé sur la dorsale médio-atlantique, une faille au fond de l’océan qui sépare les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine et provoque des tremblements de terre et des éruptions. L’activité enregistrée depuis 2021 dans cette péninsule de Reykjanes témoigne du réveil, après 800 ans, d’une longue faille permettant la remontée du magma, s’accordent les volcanologues.