Que sait-on du premier cas de clade 1b détecté à Rennes ?
Lundi, le ministère de la Santé a indiqué avoir été informé « d’un premier cas humain de mpox de clade 1b sur le territoire national, en Bretagne », confirmant une information de Ouest-France. La patiente concernée a été hospitalisée au CHU de Rennes. Les autorités sanitaires ont précisé qu’elle « n’a pas voyagé en Afrique centrale, zone dans laquelle les différents clades de virus mpox circulent activement depuis plusieurs mois, dont le clade 1b. Cette personne a toutefois été en contact avec deux personnes de retour d’Afrique centrale ».
D’après nos informations, la patiente, trentenaire et habitant la région rennaise, n’a connu que des symptômes bénins et est désormais guérie. Tous ses contacts ont été dépistés et vaccinés, selon les indications prévues. « On a de bonnes raisons de penser que ce sera juste un cas unique sur le territoire, sans transmission secondaire », confie une source proche du dossier au Télégramme. Ce qu’a confirmé, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, lors d’une visite à Rennes, ce mardi matin : « Il n’y a aucune raison de penser qu’il y aurait d’autres cas sporadiques. En tout cas, aucun n’a été porté à notre connaissance. Et s’il y en avait, une stratégie très claire est établie en lien avec l’OMS, l’Europe et Santé publique France ».
Quels sont les pays les plus touchés par ce nouveau variant ?
Avant la France, quatre pays européens avaient recensé des cas de mpox de clade 1b sur leur territoire depuis août 2024 : la Suède, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. Dans son communiqué, le ministère de la Santé note que des « cas sporadiques, en lien avec les pays de circulation virale plus intense, peuvent survenir » mais que « le risque d‘infection par le clade 1 (dont le clade 1b) du mpox pour la population générale en France et en Europe est considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ».
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé a décidé, le 22 novembre, de maintenir son plus haut niveau d’alerte devant « la recrudescence de mpox » qui « continue de constituer une urgence de santé publique de portée internationale ». La République démocratique du Congo (RDC) est le pays le plus touché, avec plus de 38 000 cas suspects et plus de 1 000 décès signalés en 2024.
Longtemps confiné à l’Afrique, le mpox est parvenu à générer une épidémie mondiale, en 2022, via son variant 2b. Depuis, celui-ci circule à bas bruit dans l’Hexagone. « En 2024, 215 cas de mpox ont été déclarés », a comptabilisé Santé publique France. Cinq ont été détectés en Bretagne. Seuls 6 % des patients français ont dû être hospitalisés.
Ce nouveau variant est-il plus dangereux ?
Le mpox se caractérise par des lésions cutanées, une forte fièvre et des douleurs musculaires. Il se transmet par contact avec ces lésions, les fluides et les muqueuses. Le clade 1b est jugé « possiblement plus transmissible » par les scientifiques. L’Institut Pasteur constate également que « la létalité semble plus importante avec la souche d’Afrique centrale (clade 1) et en contexte endémique ». Le taux de létalité était situé entre 3 et 6 % en Afrique pendant l’épidémie de 2022, selon l’OMS, mais il varie beaucoup en fonction de l’âge des patients ou de la qualité de la prise en charge hospitalière.
Quelles sont les personnes qui doivent être vaccinées ?
La vaccination est recommandée pour les publics à haut risque. Parmi eux, les hommes ayant des relations homosexuelles avec des partenaires multiples, les travailleurs et travailleuses du sexe – les cas contacts. Les personnes ayant des liens étroits avec les pays d’Afrique centrale où circule activement le virus mpox peuvent également recevoir une injection.