Nouveau parc au Futuroscope qui « n’a jamais créé autant de nouveautés aussi rapidement », selon son directeur

Depuis le 15 juillet 2024, un parc aquatique de 6 000 m2 baptisé Aquascope a ouvert ses portes sur le site du Futuroscope à Chasseneuil-du-Poitou, à une vingtaine de minutes de Poitiers. Il marque une nouvelle étape de développement pour le Futuroscope, fondé en 1987 par René Monory, qui présidait le département de la Vienne jusqu’en 2004.

Près de quarante ans après sa création, le parc d’attractions connaît la plus importante mutation de son histoire avec un investissement de 225 millions d’euros entre 2020 et 2025, dont 57 millions d’euros pour ce centre aquatique qui doit lui permettre d’élargir son public. Comment ne pas se laisser dépasser par les avancées technologiques et garder les visiteurs sur place dans un département peu touristique ? Rodolphe Bouin, directeur général du Futuroscope, livre à 20 minutes la stratégie d’un parc qui veut allier activités éducatives et ludiques.

En six ans, « 50% du contenu du parc du Futuroscope renouvelé »

Depuis quelques années, le Futuroscope travaille sur son avenir. « Depuis six ans, nous disposons de 50 % du contenu du parc du Futuroscope », souligne Rodolphe Bouin. Aquascope marque l’aboutissement de cette stratégie de nouveautés accélérées. Conçu en 2018, il a ouvert le 15 juillet avec une fréquentation conforme aux attentes, soit environ 2 000 personnes par jour. Un chiffre appelé à augmenter rapidement.

« Nous proposons une image immersive, grande et belle, alors qu’au lieu d’être assis dans un fauteuil, nous sommes en maillot de bain dans l’eau », résume le directeur général. Avec son espace enfants et ses huit toboggans pour les amateurs de sensations fortes, le parc aquatique intérieur a pour objectif de plaire aux familles.

L’an dernier, trois nouveautés ont été mises en service et cinq cette année. « Nous sommes dans un renouvellement très fort de l’ensemble du contenu du Futuroscope, au-delà de la création du deuxième parc, insiste le directeur. Nous n’avons jamais créé autant de nouveautés aussi rapidement. »

« S’imposer définitivement comme une destination de court séjour »

Vienne n’a pas d’autres locomotives touristiques et le Futuroscope doit donc convaincre les visiteurs de venir uniquement pour le parc. « Nous sommes la destination : ils viennent d’abord pour le Futuroscope et font parfois quelques sorties à l’extérieur », confirme Rodolphe Bouin. Partant de ce constat, la stratégie du parc et de son actionnaire, la Compagnie des Alpes, est de « s’affirmer définitivement comme une destination de courts séjours (c’est-à-dire jusqu’à trois jours). »

Pour fidéliser les visiteurs, deux hôtels ont été construits ces deux dernières années. Et si une visite sur deux au Futuroscope se déroule déjà sur deux jours, l’idée, avec ces nouveautés, est de convaincre une partie des touristes de rester trois jours, soit deux jours au Futuroscope et un jour à l’Aquascope. Si une augmentation de la fréquentation est souhaitée, elle n’est pas affichée comme une priorité.

« On est moins dans la course aux volumes qu’il y a dix ans, on sait que c’est préjudiciable d’un point de vue de l’expérience des visiteurs, résume le directeur. Il s’agit de développer des modèles économiques qui fonctionnent bien et d’avoir une capacité d’investissement suffisante. » En 2023, le parc a attiré deux millions de visiteurs, contre 2,5 millions pour le Puy du Fou, par exemple.

Comment garder une longueur d’avance sur l’avenir ?

C’est un véritable défi pour le parc de prétendre parler des technologies du futur, au fil des années. « Ce n’est pas facile de rester le parc du futur », reconnaît son directeur. « Nous voyageons dans le monde entier et nous nous connectons avec tous les gens qui travaillent dans ce milieu pour essayer de détecter les technologies de pointe. »

Mais attention, il ne s’agit pas de chercher la technologie pour la technologie mais de la mettre au service de « belles histoires immersives qui suscitent l’émotion », poursuit-il. Autre difficulté et prise de risque, aucune attraction n’est achetée sur catalogue, tout est développé en interne par les équipes du parc. « Ils créent six à sept projets par an et certaines années, ils tombent tous à l’eau », précise-t-il.

Plus d’informations sur les parcs d’attractions

En 2025, le parc dévoilera « Campus numéria », à destination des scolaires et du grand public. « Pour rester une vitrine du monde de demain, nous montrerons l’école de demain, avec des contenus sur les nouveaux métiers qui apparaîtront dans 20 à 30 ans », explique Rodolphe Bouin.

Et dans dix ans ?

Le parc dispose d’un programme d’investissement sur dix ans et d’un programme plus spécifique pour les cinq prochaines années pour alterner avec de nouvelles fonctionnalités pédagogiques mais aussi destinées aux enfants, sans oublier les attractions à sensations fortes pour les plus téméraires.

Si une bonne partie des parkings géants a été utilisée pour la construction de l’Arena de 6 000 places et de deux hôtels, il reste encore du terrain sur le site de 80 hectares pour que d’autres nouveaux développements voient le jour d’ici 2035.