Où est passé le chapitre sur la lutte contre la pauvreté ? Si des mesures destinées aux Français les plus touchés par la précarité et le chômage figurent dans le programme du Nouveau Front populaire, elles sont éparses et même parfois cachées sous des noms euphémistes.
«Il est surprenant que la revalorisation du RSA n’y soit pas explicitement évoquée, car elle était soutenue par tous les candidats de gauche à la présidentielle. Est-ce la peur d’être accusé d’encourager l’aide sociale ? Si tel est le cas, ce serait dommage car c’est une manière d’offrir une victoire idéologique à ses adversaires alors que cette revalorisation est indispensable. regrette Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre (FAP).
Parmi les minima sociaux, seule l’Allocation aux adultes handicapés est répertoriée comme telle puisqu’elle est « l’élever au niveau du salaire minimum « . Le RSA, qui permet à des millions de ménages de survivre, n’est évoqué que pour signaler la fin de la réforme contestée obligeant ses allocataires à travailler 10 à 15 heures par semaine. Exit aussi le RSA pour les jeunes, même s’ils ont l’âge groupe le plus touché par la pauvreté.
Au lieu de cela, le programme mentionne, sous le titre « faire une grande loi sur l’éducation »la mise en place d’un « garantie d’une autonomie qui complète les revenus des ménages en dessous du seuil de pauvreté (accessible dès 18 ans pour les personnes fiscalement indépendantes et dès 16 ans pour les étudiants de l’enseignement professionnel).
Bref, une bien réelle augmentation du RSA – pour une personne seule le RSA est d’environ 600 euros et le seuil de pauvreté est supérieur à 1 000 euros – et son extension aux moins de 25 ans qui en étaient jusqu’alors exclus, mais qui ne prononcent pas son nom. . De plus, » alors qu’il est urgent de revaloriser les minima sociaux, il faudra attendre la mise en place d’une nouvelle allocation, qui sera complexe dans cent jours » regrette Noam Léandri, président du collectif Alerte, qui regroupe 34 fédérations et associations de solidarité, l’augmentation du salaire minimum, celle des APL, le redémarrage des services publics, ou encore le blocage des prix essentiels sont autant de propositions qui profiteront aux plus pauvres.
« Mais il n’y a pas beaucoup de mesures ciblées alors que le nombre de pauvres continue d’augmenter, souligne Noam Léandri. « Nous voulons faire croire que nous sommes tous dans une grande classe moyenne. Mais c’est faux. En réalité, cette classe moyenne est très hétérogène. Il y a une grande différence entre un travailleur pauvre qui gagne 1 100 euros par mois, et celui qui est au seuil de la richesse avec à peine moins de 5 000 euros par mois. il analyse.
Si les associations d’aide aux plus démunis saluent des mesures qui vont dans le bon sens et devraient alléger le fardeau des plus pauvres, elles regrettent que la gauche ait cédé au discours dominant, en n’assumant pas la lutte contre la pauvreté comme une priorité.
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