Au moins 557 ont repris le drapeau du Front populaire de 1936, 557 candidats qui donneront vie à la coalition de gauche formée lors des élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet 2024, dans le but de battre l’extrême droite. . A celles-ci s’ajoutent, au moment d’écrire ces lignes, d’autres candidatures conjointes à l’étranger.
La clé de répartition a changé par rapport à l’accord du défunt Nupes, formé après l’élection présidentielle, où Jean-Luc Mélenchon avait rassemblé plus de 22 % des voix en son nom. La FI n’obtient que 229 circonscriptions, tandis que le Parti socialiste, dont le score est en hausse aux élections européennes du 9 juin, en compte 175. Les écologistes auront 92 candidats et les communistes, 50. A ces formations de redistribuer les investitures à leurs alliés.
Renommer les sortants
Du côté des communistes, nous avons choisi des candidats implantés localement. « Le rassemblement autour du Front populaire était essentiel pour vaincre l’extrême droite. L’objectif est d’être au second tour dans le plus grand nombre de circonscriptions possible pour pouvoir l’emporter », indique le négociateur, le responsable des élections PCF, Pierre Lacaze. Les sortants du PCF sont fortement exposés, élus dans des zones où le vote Rassemblement national est très fort.
C’est le cas de Fabien Roussel, dans le Nord, Jean-Marc Tellier dans le Pas-de-Calais, Pierre Dharréville dans les Bouches-du-Rhône, André Chassaigne dans le Puy-de-Dôme, Nicolas Sansu dans le Cher, Édouard Bénard et Sébastien. Jumel en Seine-Maritime. L’objectif est de renouveler les sortants, de contribuer à ce que la gauche gagne ses duels face au RN, mais aussi de chercher à conquérir plusieurs circonscriptions supplémentaires, entre autres et au vu des précédents résultats dans les Landes avec Jean-Marc Lespade, en Finistère avec Gladys Grelaud. Le succès dépendra largement de la participation au vote et de la mobilisation en faveur du NFP.
Les rebelles ont choisi de reconduire la plupart de leurs sortants, tout en en excluant certains. Face à la bronca suscitée dans les milieux féministes par sa candidature, Adrien Quatennens a retiré la sienne à Lille, au profit d’Aurélien Le Coq, co-responsable des Jeunes insoumis. A priori, Jean-Luc Mélenchon ne devrait pas figurer dans la liste des candidats.
La FI a ouvert ses listes à des personnalités de la société civile comme Bérenger Cernon, syndicaliste, au 8e circonscription de l’Essonne, ou à Raphaël Kempf, avocat des Soulèvements de la Terre, dans le premier venu de Paris, Philippe Poutou dans le 1D circonscription de l’Aude, Marie Mesmeur, fondatrice d’Alternative étudiante en Ille-et-Vilaine, Lyes Louffok, militante sur la question de l’aide sociale à l’enfance dans le Val-de-Marne, et Amal Bentounsi, responsable d’un groupement de familles de victimes de personnes tuées par la police. Dans le 8e circonscription des Français de l’étranger, FI présente Yaël Lerer, née à Tel-Aviv et naturalisée française, et son adjoint Salam Ismail, Franco-Palestinien né à Gaza.
Personnalités de la société civile
Les Verts devraient présenter l’agriculteur Benoît Biteau, ancien parlementaire européen, candidat chez lui en Charente-Maritime. L’ex-socialiste Pouria Amirshahi concourra sous les couleurs écologistes à Paris. Dans la vallée de la chimie, dans le Rhône, ce sera Lucie Gaillot-Durand, médecin engagée contre les polluants éternels (PFAS). L’ancien ministre Dominique Voynet briguera son élection dans le Doubs.
Au moment d’écrire ces lignes, les candidatures socialiste et Place publique n’étaient pas encore rendues publiques, les sortants devant être reconduits dans leurs fonctions. François Hollande, ancien président, faisait campagne dimanche à Tulle.
A l’origine, la direction nationale avait investi le maire de la ville, Bernard Combes, mais a accepté la décision de la fédération corrézienne, qui soutenait l’ancien chef de l’Etat. « Si j’ai pris cette décision, c’est parce que j’ai senti que la situation était grave, plus qu’elle ne l’a jamais été », a-t-il justifié. Cette candidature, si elle rebute une partie de l’électorat de gauche qui se souvient encore de la perte de nationalité, de la loi travail et de la réforme tourangelle sur les retraites, est aussi un signe pour l’électorat plus modéré qu’elle a sa place dans le rassemblement.
Le scrutin sera l’occasion de duels entre la gauche et des personnalités de la majorité sortante. Emmanuel Grégoire, premier adjoint socialiste à la maire de Paris, affrontera l’ancien ministre des Transports Clément Beaune. Comme il y a deux ans, l’insoumis Noé Gauchard affrontera Élisabeth Borne. Le Nouveau Front populaire affrontera Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont, avec Samira Laal, secrétaire nationale du PS chargée du handicap. Cette dernière sera remplacée par Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes.