Nous vous dévoilons pourquoi le train Nice-Milan affrété par Trenitalia n’est pas le bienvenu à Monaco
La chose a été lancée en grande pompe. Le concept avait été évoqué dans nos colonnes il y a de nombreux mois. Durant tout l’été, le train Turistici Italiani, aussi appelé Express Riviera, relie Nice à Milan en plus de six heures. Il s’arrête à Menton, côté français, mais pas à Monaco. Les autorités monégasques justifient leur refus.
Il était un peu plus de 17 heures ce samedi lorsque, quelque peu interloqués, les passagers du TER ont vu passer devant eux sans s’arrêter un joli train aux couleurs bleu foncé et gris clair, surmonté du logo de la compagnie italienne Trenitalia. Il s’agissait de l’Express Riviera.
Un passage lent mais sans arrêt. D’ailleurs, sur les écrans, ce train n’existe pas ! Du moins pas dans cette gare où son existence n’est pas du tout évoquée.
Pour comprendre la situation, il faut d’abord expliquer que le projet italien a été annoncé il y a de nombreuses semaines dans le cadre du développement des liaisons ferroviaires entre la Côte d’Azur et l’Italie, aussi bien la Ligurie que le Piémont.
(NOUVEAU🚆) @ProCotedazur nous avons assisté aujourd’hui à la présentation de l’Express Riviera, une nouvelle liaison entre Nice et Milan, par FS Treni Turistici Italiani, en partenariat avec la Chambre de Commerce Italienne Nice, Sophia Antipolis, Côte d’Azur. pic.twitter.com/yjve652Wl8
— Côte d’Azur France Tourisme (@ProCotedazur) 31 juillet 2024
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a également salué le lancement du train des Touristes italiens : « Je suis ravi de voir que Trenitalia rouvre une ligne directe entre la capitale de la Côte d’Azur et la capitale de la Lombardie, cette ligne est une première étape dans l’Alliance transfrontalière des Alpes du Sud. »
Et d’évoquer, devant la presse, les 40 000 frontaliers qui pourraient bénéficier de ce nouveau service en matière de déplacements.
Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une expérience comportant deux inconvénients majeurs : le train ne circule que les week-ends du mois d’août avec un départ de Nice à 17h12 pour une arrivée à 23h40 à Milan, alors que le départ de Milan est fixé à 7h35 pour une arrivée en gare de Nice à 13h15
Deuxième réserve et non des moindres, le train n’intéressera que peu les navetteurs, dont la grande majorité se trouve à Monaco puisque le train ne s’y arrête pas. Du moins pas pour le moment.
Dans l’urgence, comme l’a révélé Luigi Cantamessa, PDG de la filiale Trenitalia, exploitant de la ligne à nos confrères de Monaco Tribune, des locomotives diesel équipent les trains. Dès l’année prochaine, des locomotives électriques devraient être mises en place, assure l’entreprise. La Principauté n’aura alors plus aucune raison d’interdire ce service.
Car en la matière, Monaco interdit sur son territoire ces locomotives qu’il juge trop polluantes. Ce qui n’est pas le cas en France. Ainsi, les « automotrices thermiques » comme les appelle la SNCF, parcourent encore des milliers de kilomètres sur tout le territoire. En 2023, cela représentait encore 13 % du parc SNCF. Avec, à la clé, une consommation d’environ 200 litres aux 100 km parcourus. Soit 13 fois plus de pollution qu’un TGV !
Sur la Côte d’Azur, certaines lignes voient encore passer ces trains diesel, c’est le cas de la ligne Nice-Tende, distante de 70km, le « Train des Merveilles » ne bénéficie pas du réseau électrique en raison, en partie, du caractère enclavé de la ligne.