Nous vivons dans une simulation, et cet ancien employé de la NASA veut le prouver
Il y a un quart de siècle, à MatriceLes sœurs Wachowski ont placé Thomas Anderson, alias Neo, face à un dilemme posé par le chef rebelle Morpheus. En choisissant une pilule rouge ou une pilule bleue, il se voit offrir le choix d’affronter une vérité fondamentale (le fait que nous vivons dans une réalité simulée par la célèbre Matrix) ou de rester dans l’ignorance.
Comme Néo, un autre Thomas a opté pour la pilule rouge, décidant de se confronter à cette vaste et fascinante question : vivons-nous dans une simulation gigantesque ? Physicien ayant travaillé auparavant pour la NASA, Thomas Campbell a publié en 2017 un article dans lequel il décrit une série de cinq expériences destinées à nous permettre d’obtenir une réponse claire à cette question.
L’article en question, publié par The International Journal of Quantum Foundations, a clairement donné matière à réflexion aux scientifiques de l’Université polytechnique de Californie (CalPoly), et Futurism nous apprend qu’ils commencent à mettre en œuvre les expériences suggérées par Thomas Campbell. Il n’a pas seulement écrit pour la revue scientifique : il a également créé une organisation à but non lucratif, le Center for the Unification of Science and Consciousness (CUSAC), pour aider à financer lesdites expériences.
Univers participatif
Parmi les expériences proposées par le physicien figure une nouvelle version de l’expérience des doubles fentes, réalisée pour la première fois en 1801 par Thomas Young. En bref, l’expérience originale consiste à créer une interférence entre deux faisceaux lumineux provenant d’une même source en les faisant passer à travers deux minuscules trous percés dans un plan opaque. L’idée est de montrer comment la lumière et la matière peuvent agir à la fois comme des ondes et des particules.
L’hypothèse de Thomas Campbell est que si l’on supprime le regard de l’observateur, alors les informations enregistrées lors de ces expériences n’existent pas. Autrement dit, cela reviendrait à affirmer qu’en l’absence de tout joueur, un jeu vidéo n’existe pas. Le physicien résume son idée en affirmant que l’univers n’est « participatif ».
L’Américain n’est évidemment pas le premier à se poser ce genre de questions et à émettre des hypothèses de simulation. En 2003, le philosophe suédois Nick Bostrom (qui, curieusement, ne s’appelle pas Thomas) publiait un article qui fait date intitulé « Vivez-vous dans une simulation informatique ?
Bostrom a développé l’idée suivante : si nous progressons suffisamment technologiquement, nous finirons probablement par simuler nos ancêtres… qui eux-mêmes progresseront éventuellement suffisamment pour simuler les leurs. Et ainsi de suite. Or, suivant cette idée, il n’y a aucune raison pour que nous ne fassions pas également partie d’une de ces couches successives de réalité simulée.
Les points de vue de Campbell et Bostrom divergent sur au moins un point : contrairement à son prédécesseur scandinave, le physicien américain affirme que notre « La conscience n’est pas le produit d’une simulation : elle est fondamentale pour la réalité ». Et il en profite pour souligner que selon lui, la réalisation de ses cinq expériences pourrait « remettre en question les conceptions conventionnelles de la réalité et découvrir des liens profonds entre la conscience et le cosmos ».