« Nous sommes très mal financièrement », reconnaît le maire
Par
Gabriel Kenedi
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« Nous assistons à une baisse des financements publics comme nous n’avons jamais connu auparavant. » En marge d’une conférence de presse intitulée « 10 ans de progrès pour la culture »Jean-Luc Moudenc est revenu sur la situation compliquée dans laquelle se trouvent les collectivités locales en raison de la baisse drastique des crédits alloués par l’Etat.
70 millions de pertes de revenus en 1euh janvier 2025
Selon les estimations actuelles, l’impact financier que pourrait subir Toulouse Métropole et la mairie de Toulouse dans le cadre du projet loi de finances 2025sera loin d’être neutre.
« À 1euh Janvier 2025, nous subirons une perte de revenus estimée à 45 millions d’euros pour Toulouse Métropole, et 25 millions d’euros à la mairie de Toulouse », a souligné le maire (DVD) de Toulouse, jeudi 14 novembre 2024. Un manque à gagner 70 millions d’euros ce qui aura inévitablement des conséquences douloureuses.
« La réduction de l’Etat est de 20% de nos dépenses de fonctionnement »
« 45 millions d’euros à la Métropole, poursuit Jean-Luc Moudenc, cela représente à peu près la totalité des économies qui disparaissent. Mais l’épargne sert notamment à financer des investissements. Cela reviendrait donc à renoncer à investir… Et financer tous les investissements par l’emprunt est interdit par la loi, ce n’est donc pas possible.»
Pour conserver des marges de manœuvre pour investir, la collectivité s’apprête donc à réduire le budget de fonctionnement. « Quand je regarde la structure budgétaire, je me rends compte que la réduction de l’Etat représente 20% de nos dépenses de fonctionnement, qui sont de loin les plus importantes. » Cette baisse brutale implique donc « de réduire notre budget de fonctionnement de 20 %, ce qui est énorme en très peu de temps », a souligné Jean-Luc Moudenc.
« Un délai extrêmement court »
« En 2014, nous avions déjà subi une baisse des allocations ce qui nous a amené à prendre des décisions difficiles en matière de fiscalité et à réduire de 25% les subventions allouées aux associations, lissant cette réduction sur l’ensemble du mandat. Par rapport à 2014, le choc annoncé, en termes de volumes financiers, est trois fois plus important en 2025. En 2014, lorsque le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, avait annoncé une réduction des dotations, c’était en avril. Nous avons donc eu neuf mois pour nous préparer. Là, nous avons neuf semaines depuis que nous votons le budget avant la fin de l’année. C’est extrêmement court ! Nous sommes donc tous (toutes les collectivités territoriales, ndlr) dans une situation extrêmement difficile », analyse Jean-Luc Moudenc.
Quelles solutions ?
Alors, comment faire encore des économies au sein des deux communautés présidées par Jean-Luc Moudenc ?
« J’ai déjà annoncé un gel des embauches, mais on sait très bien que c’est une mesure de principe qu’on ne peut pas toujours systématiser. Nous allons inaugurer une nouvelle école à La Cartoucherie en 2025, mais elle ne pourra évidemment pas fonctionner sans Atsem et sans agents techniques », ajoute le maire de Toulouse qui avait indiqué lors du dernier conseil métropolitain son souhait de n’augmentez pas les impôts locaux.
» Nous sommes très mauvais financièrementpoursuit Jean-Luc Moudenc, et j’ai annoncé une méthode de travail à mes services. Car aujourd’hui, nous sommes complètement incapables de savoir où nous allons pouvoir faire des économies. Ce qui est sûr c’est que je ne veux pas pas de rabotage systématique. L’administration est en train d’analyser les dépenses essentielles (sur lesquelles il est impossible de lésiner, ndlr), et elle est en train d’identifier où il peut y avoir de la flexibilité.»
Une fois cette étude interne réalisée, un document « sera remis à tous les élus et il y aura un travail qui devra durer trois mois », pour « prendre le temps d’examiner la situation de chaque association et identifier les priorités», a lancé le locataire du Capitole, qui a déjà annoncé son souhait de se représenter en 2026.
Des secteurs « sauvegardés »
« Il y a des secteurs budgétaires qui seront protégé», a également précisé Jean-Luc Moudenc. « La Métropole verse chaque année 400 millions d’euros aux communes. Nous n’y toucherons pas ! Le budget mobilité et la contribution à Tisséo (qui passera progressivement de 100 millions d’euros à 195 millions d’euros d’ici 2028, afin de financer la ligne C du métro, ndlr) seront également protégés. Et nous n’allons pas non plus réduire la contribution financière dédiée au Sdis, car les pompiers assurent notre sécurité au quotidien.»
Le maire ajoute :
« Nous allons vivre une période difficile. Ce qui va être dur pour les associations, c’est que toutes les collectivités locales sont soumises en même temps à des restrictions budgétaires. Il y aura une réduction partout et il faudra réduire. Nous devons avoir l’honnêteté de le dire.
Les deux communautés se préparent donc à « des compromis difficiles » dans les mois à venir, dans presque tous les secteurs.
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