L’histoire d’amour entre Clément et sa bande d’amis et Le Bout du Monde est de celles qui reflètent parfaitement l’esprit incarné par le festival finistérien. Tout a commencé en 2008 pour le quadragénaire havrais qui remonte le temps : « On n’avait jamais entendu parler de la presqu’île de Crozon ni de ce festival. C’est notre ami Flo’, absent pour la première fois cette année, qui a découvert la programmation ». Il poursuit : « On est arrivés ici par pur hasard… et on est tombés amoureux. Du côté musical, de l’organisation, des gens, il n’y a que de la bienveillance ici ».
Jusqu’en 2019, l’événement breton est devenu incontournable. « J’en ai tellement parlé autour de moi que j’ai fini par convaincre des gens de me rejoindre. On a même fini par se faire des amis qui n’aimaient pas les festivals comme Bout du monde ! » rigole le Normand.
Pour la première fois avec leurs enfants
Autour de lui, les Ukul’LH – leur surnom – approuvent tous. Cette année, ils sont une vingtaine à avoir répondu présent. « Il y a des éditions, on est même allés jusqu’à 35 ! » assure Clément. En 2020, le covid les a coupés dans leur élan. « C’est la première fois qu’on y retourne depuis cinq ans, on était presque émus de reprendre la route, de retrouver nos repères », confie même le père de famille. À ses côtés, ses deux enfants, de 11 et 13 ans, présents pour la première fois. Julie, sa compagne, raconte lui avoir raconté ses deux grossesses au Bout du Monde. « De beaux bébés du pré ! » lance-t-elle avec un sourire radieux. « On les a vraiment amenés ici les yeux fermés », poursuit Clément.
Cinq ans plus tard, rien ou presque n’a changé. Les Havrais ont retrouvé leur place, sur le camping E6, au fond, près des barrières. « Toujours pareil, à deux mètres près ». Jonathan, un joyeux luron originaire de Saint-Pabu (29) mais qui a rencontré la troupe lors de ses études au Havre, raconte une anecdote : « Une année, une amie s’était installée ailleurs. On a même pris sa tente pour la déplacer au bon endroit. On ne déroge pas à la règle ! »
Les vieilles habitudes réapparaissent rapidement
Ce samedi 3 août, les Havrais ont aussi retrouvé le chemin de Camaret… et de l’Espadon, leur point de ralliement sur la presqu’île. « Retrouver Nathalie et Fred, les patrons, était impératif, ajoute Clément. Cela fait partie de nos rituels. » Jonathan en présente un autre : le drapeau. « Bon, il n’est pas dans sa première jeunesse, mais il nous accompagne depuis le début. » Sur le morceau de tissu, qui permet au groupe de se retrouver sur le site du festival, figurent des ronds de couleur et les noms de tous ceux qui ont fait partie de ce groupe. « Je dirais peut-être jusqu’à 60 », suggère Clément. « Ma mère est même venue avec nous une fois », plaisante même Jonathan.
Ce coup de foudre ne pouvait être qu’une histoire d’un jour. Pas pour ces Havrais. Qui ont déjà fait des projets pour l’année prochaine et celles à venir. Gageons que cette édition, celle des retrouvailles, restera dans leurs mémoires.