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« Nous sommes formés pour payer plus » : comment les compagnies aériennes low-cost font grimper les prix en augmentant les suppléments

Les Français privilégient les avions low-cost en raison des prix des billets imbattables.
Mais on oublie souvent de compter les options au moment de choisir.
Bagages, placement, nourriture, assurance… Voilà comment les entreprises se rattrapent.

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Inflation : les prix s’envolent

Longtemps considérés avec méfiance par les voyageurs, les vols low cost, c’est-à-dire à bas prix, représentent désormais près de 50 % du trafic aérien français. Attention toutefois aux prix attractifs des billets. S’il s’agissait initialement de financer ces réductions en réduisant la taille des sièges pour augmenter leur nombre et le service à bord au strict minimum, les compagnies ont désormais recours à un stratagème pour, mine de rien, augmenter systématiquement le coût initial : la facturation des options ou suppléments toujours croissants. Et plus cher.

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Un siège près d’une fenêtre ou celui de votre accompagnant, le wifi, une prise électrique, une assurance annulation, un repas, une boisson, et surtout le transport des bagages… Même Transavia, la filiale aérienne low-cost d’Air France, dernière résistance à le proposer gratuitement, facture, depuis le 3 avril, à partir de 15 euros de plus, le bagage cabine, à placer dans le compartiment au-dessus du siège. Signe d’une standardisation totale, pour un surcoût allant, à l’échelle de toutes les compagnies aériennes low cost (Ryanair, Easyjet, Jet 2, Vueling et donc Transavia), de 10 à 75 euros supplémentaires pour ce seul service.

Transport de marchandises en soute

Au point qu’il est courant aujourd’hui que le cumul des suppléments dépasse le prix des billets. « De toute façon, on est formés à payer un peu plus à chaque fois, donc on rentre dans le moule. On nous dit un prix bas mais on sait qu’ils vont l’augmenter”, commente, fataliste, un voyageur interrogé par TF1, dans le reportage à voir dans la vidéo en tête de cet article. Un autre dit même joyeusement « prêt à dépenser 10 euros de plus pour gagner du temps » à l’arrivée, garder ses bagages plutôt que de devoir les attendre devant un tapis roulant en sortant de soute…

La cale explique en effet en grande partie ce surcoût. Les entreprises low cost le rentabilisent en y chargeant des marchandises. Quoi « représente environ 25% des revenus que nous enregistrons sur chaque vol », glissait à TF1, en 2022, le directeur général d’une de ces sociétés. Cela prive également les avions de ligne d’espace pour les bagages de leurs passagers.

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Ces derniers sont par ailleurs soumis, au moment de la réservation, à un montant réel « jungle tarifaire »raconte notre journaliste, qui a dû passer plusieurs heures devant un écran pour tenter de comparer les prix, y compris les différents suppléments. « Selon les destinations et les compagnies, le prix du bagage cabine peut être plus élevé que celui du bagage en soute, à l’aller ou au retour », témoigne-t-il. Le prix d’une place dans un même avion peut varier de 7 à 26 euros.

Les suppléments représentent « entre 20 et 30 % » du chiffre d’affaires des compagnies low-cost

« On estime que, pour les compagnies aériennes low-cost, le pourcentage de chiffre d’affaires généré par les options payantes se situe entre 20 et 30 % », évalue, de son côté, Nicolas Hein, directeur général adjoint des ventes et du marketing de Transavia. Avant d’admettre que l’objectif de son entreprise, « aujourd’hui à 20%, on s’attend à ce qu’il atteigne 25 assez rapidement »

Jusqu’où ira cette quête effrénée de rentabilité ? Le Parlement européen s’est en tout cas saisi du sujet en octobre 2023, voyant dans la multiplication de ces options et la difficulté qui en résulte pour comparer les prix, « frais cachés » Et un « concurrence déloyale sur le marché ». La Commission européenne a même emboîté le pas fin novembre en demandant plus de transparence et des prix uniformisés aux compagnies aériennes concernées, en « un délai raisonnable »… Depuis ? Rien. Enfin, Transavia a annoncé la fin de la gratuité du transport des bagages en cabine. Ainsi qu’une augmentation de 53%, de 2019 à 2023, de son revenu par passager, grâce, justement, aux options payantes.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 : Pierre Gallacio, Arnaud Ifergane

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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