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« Nous sommes encore trop « eurocentristes » »

Cinq jours après le plus long voyage de son pontificat, François a dressé, mercredi 18 septembre, un premier bilan. « Une première réflexion qui vient après ce voyage est que lorsque nous pensons à l’Église, nous sommes encore trop « eurocentriques » ou comme on dit « occidentaux ».  » a déclaré le pape lors de l’audience générale.

« Mais en réalité, il a repris, L’Eglise est bien plus grande que Rome et l’Europe. Et je dirais même plus vivante encore dans ces pays. »particulièrement en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Timor oriental.

Le pape, qui aura 88 ans en décembre, a rappelé que ce voyage était un rêve d’enfant. « Je remercie le Seigneur de m’avoir permis de faire en tant que vieux pape ce que j’aurais aimé faire en tant que jeune jésuite»il a dit, précisant que « Ce n’était pas du tourisme « , mais un voyage apostolique pour « apporte la parole (…) et de connaître l’âme du peuple« .

Jeune jésuite

Ces peuples asiatiques et océaniens sont aujourd’hui l’avenir de l’Eglise, a décrit François, qui n’a pourtant traversé que des pays où cette religion est minoritaire – à l’exception du Timor oriental. Les catholiques, bien qu’en expansion, ne représentent que 3,3% de la population en Asie contre 17,67% dans le monde, selon les dernières statistiques du Vatican (2021).

Mais c’est avant tout un modèle de développement que le pape argentin a souhaité promouvoir, en saluant ce 18 septembre « Les églisesqui ne font pas de prosélytisme mais grandissent par attraction, comme l’a judicieusement dit le pape Benoît XVI.

Depuis Rome, François a encouragé les gens à suivre l’exemple de l’Église indonésienne, une très petite minorité mais « enclin à harmoniser la diversité » dans ce pays à majorité musulmane, où il a signé une déclaration commune avec l’imam de la plus grande mosquée d’Asie.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour sa part, peut être considérée comme « un laboratoire (du) modèle de développement intégral »il a dit, se référant à un « Un avenir sans violence tribale, sans dépendance, sans colonialisme économique ou idéologique. Un avenir de fraternité et de respect de l’environnement naturel. »

Concernant le Timor oriental, François a décrit un peuple « sage dans la souffrance »où le catholicisme a accompagné la lutte pour l’indépendance contre l’Indonésie, mais sans se transformer en idéologie, et en œuvrant toujours vers la réconciliation, a-t-il noté.

Le rôle central des catéchistes

Dans chaque pays traversé, François dit avoir fait « expérience affective » de la vitalité de l’Église en écoutant les témoignages de prêtres, de religieuses, de laïcs, « et surtout les catéchistes qui favorisent l’évangélisation. »

En Indonésie et au Timor oriental, il a particulièrement insisté sur le rôle central de ce dernier : « Les catéchistes sont ceux qui avancent, a déclaré le pape à Jakarta. Ensuite viennent les religieuses – immédiatement après les catéchistes – ; puis viennent les prêtres, l’évêque… Mais les catéchistes sont au premier plan, ils sont la force de l’Église. Indispensable pour mailler les immenses territoires de ces pays, constitués de dizaines, de centaines voire de milliers d’îles.

L’Indonésie compte 21 932 catéchistes (1) pour 2 466 prêtres. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, on en compte 3 134 pour 318 prêtres. Au Timor oriental, on compte 1 724 catéchistes pour remplacer 140 prêtres. A Singapour, on en compte 1 817 pour 77 prêtres.

(1) Bureau de presse du Saint-Siège, 2022.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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