Le contrat a fait l’objet d’un appel judiciaire. Mais l’appel aux appels d’offres adoptés en février 2023 vient d’être validé. Une entreprise spécialisée dans les uniformes, basée près de Toulouse, fournira des tenues aux soldats français. Mais il ne sera pas fabriqué à 100% en France.
« »Fabrication et émission de tenues personnalisées au profit du personnel militaire du ministère de l’armée, garée en France continentale, y compris la Corse« : Ceci est la description de l’appel des appels d’offres lancés en février 2023. Un an plus tard, Paul Boyé Technologies, une entreprise basée à Haute-Garonne, est conservée. Le contrat conclu a été validé par le tribunal administratif de Versailles après le recours.
« »Ce nouveau marché permet aux armées françaises de bénéficier d’un équipement de haute qualité« , Indique le ministère des Forces armées dans un communiqué de presse, le 31 janvier 2025. Et la Société conservée est Paul Boyé Technologies. La société, basée à Labarthe-sur-Lèze, est spécialisée dans les uniformes et les tenues pour la sécurité des forces.
« »Ce contrat contribue à l’entretien du savoir-faire industriel françaisindique le ministère des Forces armées. La Paul Boyé Technologies Company s’est engagée à 90% de la valeur ajoutée et une partie de la production est effectuée en France, dans leur usine à Labarthe-sur-Lèze à Haute-Garonne, qui emploie 200 employés.« Ces conditions pour la fabrication d’uniformes militaires ont été dénoncées par Marck et Balsan, la société qui détenait ce marché. Son directeur général souligne la relocalisation de ces tenues militaires.
Le prix de ce marché à Paul Boyé Technologies conduira à la fermeture d’une usine à Calais. Cela a été raconté à l’AFP, Laurent Marck, directeur général de la société qui vient de perdre le contrat avec le ministère des Forces armées. « »Ces uniformes étaient entièrement fabriqués en France« , assurant presque toute la production du site de Calais, repris en 1999 par Marck & Balasan. L’usine »a ensuite travaillé pour le SNCF, le RATP, etc., mais a perdu ces marchés publics au profit des entreprises qui déménagent« Regrette le manager.
Delocaliser puis faire des offres à un prix inférieur? C’est ce que le recours apporté par Marck & Balsan a suggéré d’avoir l’attribution du marché uniforme militaire. Dans sa décision rendue le 20 février 2024, le tribunal administratif de Versailles mentionne le montant des deux offres: un peu plus de 26 millions à l’exclusion de l’impôt pour le groupe Boyé et près de 70 millions pour son concurrent.
« »Nous sommes dans un espace mondial, nous devons suivre (…) Si nous voulions déménager, il serait difficile de trouver des gens pour le faire« , Défend Paul Boyé, interviewé tour à tour par l’AFP. Il a également déclaré que le groupe qu’il préside emploie environ 300 personnes en France et mille à Madagascar.
Dans son communiqué de presse, le ministère des Forces armées souligne que Marck & Balsan reste l’un de ses fournisseurs, « pour faire d’autres effets de vêtements« . De plus, un projet de recyclage des tenues militaires serait en cours de développement. »Ce secteur permettrait de maîtriser une partie importante de l’approvisionnement en matière première dans des contextes sensibles de la situation de crise« Conclut le ministère.