« Les consommateurs ne peuvent rien faire face à cette contamination », car « le mercure est invisible », déplore Camille Dorioz, chargée de campagne à Foodwatch, mardi sur franceinfo. Les ONG Bloom et Foodwatch réclament des mesures d’urgence.
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« La contamination est environnementale, elle est donc globale dans tous les océans et dans tous les thons », explique mardi 29 octobre sur franceinfo Camille Dorioz, chargée de campagne chez Foodwatch. Les organisations non gouvernementales (ONG) Bloom et Foodwatch alertent sur les dangers sanitaires d’une contamination généralisée au mercure présente dans les boîtes de thon en Europe, ont annoncé les ONG dans un communiqué mardi 29 octobre. Les deux organisations appellent la grande distribution et le public les autorités doivent prendre des mesures d’urgence. « Nous sommes confrontés à un scandale de santé publique » dit Camille Dorioz.
Les tests en laboratoire effectués par Bloom ont révélé que les 148 boîtes de thon testées étaient toutes contaminées par du mercure. Dans certains d’entre eux, le taux de mercure était même quatre fois supérieur à la norme européenne. « Ces 148 boîtes testées jettent le doute sur l’ensemble du marché du thon »dit Camille Dorioz.
Pour certains poissons, comme le lieu jaune ou la morue, la teneur en mercure ne doit pas dépasser 0,3 mg/kg. Cependant, pour le thon, la teneur en mercure est plus étendue : elle ne doit pas dépasser 1 mg/kg de thon. Cette différence est largement critiquée par les ONG. « La norme a été créée pour protéger le commerce et non la santé des consommateurs, il dénonce. Ce métal est un puissant neurotoxique. »
« De faibles doses consommées régulièrement suffisent à provoquer de graves troubles du développement neuronal chez l’enfant et à attaquer les fonctions cérébrales chez l’adulte. »
Camille Dorioz, chargée de campagne chez Foodwatchsur franceinfo
L’Anses réitère ses recommandations aux femmes enceintes : éviter de consommer des poissons prédateurs réputés pour être les plus contaminés, le thon, mais aussi la raie, la daurade ou la lotte. Le responsable de campagne de Foodwatch recommande également aux plus vulnérables, notamment aux femmes enceintes et aux jeunes enfants, « d’éviter généralement le thon et les poissons les plus contaminés ».
« Pour le reste de la population, on attend de meilleures solutions avant de recommencer à consommer du thon » continue-t-il. Bloom et Foodwatch demandent donc aux pouvoirs publics d’imposer une limite de 0,3 mg de mercure/kg de thon, comme les autres poissons, d’interdire la commercialisation de produits à base de thon dépassant 0,3 mg/kg de mercure sur leur territoire et d’interdire le thon en pépinière, hôpitaux, maternités, maisons de retraite et cantines scolaires. Les deux ONG ont également lancé une pétition pour demander aux géants de la distribution de mettre en œuvre « des contrôles plus stricts »de cesser de promouvoir le thon et d’informer les consommateurs sur les risques sanitaires liés à la contamination du poisson par le mercure. « Les consommateurs ne peuvent rien faire face à cette contamination »parce que le « Le mercure est invisible ». Foodwatch n’en recommande aucun « marque, espèce ou zone de pêche » selon Camille Dorioz.