« Nous sommes au bord de l’effondrement » : les Cubains à bout de nerfs face à la panne d’électricité qui touche l’île

Cuba est toujours confrontée à la paralysie de son système électrique.

Depuis vendredi, une panne géante a privé d’électricité les 10 millions d’habitants de l’île.

Une situation de plus en plus fréquente qui pousse les Cubains à bout.

Ils ont sorti leurs lampes de poche. Depuis vendredi 18 octobre, à Cuba, c’est le seul moyen d’avoir de l’éclairage dans les maisons. La faute, c’est une panne d’électricité géante qui impacte les 10 millions d’habitants de l’île. «C’est trop dur. Nous sommes en déclin et les coupures d’électricité se multiplient. Nous sommes au bord de l’effondrement total. » fustige l’un d’entre eux dans le reportage du 13 heures de TF1 en tête de cet article. Car depuis trois mois, ce type d’incidents est devenu de plus en plus fréquent. Jeudi, le déficit énergétique national, qui oscillait autour de 30%, a atteint 50%, renforçant l’exaspération de la population.

« Avant, ils coupaient le courant pendant deux ou trois heures, mais maintenant c’est long, un autre habitat à Cuba s’impatiente. Je peux le tolérer, mais c’est un problème pour les enfants, ceux qui ont un an, un mois, les malades, les personnes âgées. C’est ça le problème. ». Cette fois, la panne de courant est due à l’arrêt de la centrale thermique Antonio Guiteras, dans le centre-ouest du pays. Un arrêt qui a conduit à l’effondrement de tout le système.

Plus de carburant pour les centrales électriques

Car à Cuba, l’électricité est produite à partir de huit centrales thermiques vétustes, datant pour la plupart des années 1950, parfois en panne ou en maintenance, ainsi que de plusieurs centrales électriques flottantes, que le gouvernement loue à des entreprises turques, et regroupe des électrogénérateurs. Les premières restrictions d’électricité sur l’île remontent au mois de mars, avec les difficultés croissantes du gouvernement à s’approvisionner en carburant et en pièces nécessaires au fonctionnement et à la réparation des centrales thermoélectriques vieillissantes. Des infrastructures qui, pour la plupart, nécessitent du carburant pour fonctionner.

Ces dernières semaines, dans plusieurs provinces, les pannes ont duré plus de 20 heures par jour. Jeudi, le président a même annoncé que Cuba se trouvait dans une situation de« urgence énergétique » et a annoncé la suspension de tous les services publics non essentiels pour donner la priorité à l’approvisionnement en électricité des hôpitaux, des entreprises et des foyers. Des difficultés qu’il a attribuées, vendredi, au renforcement de l’embargo que Washington impose à l’île (nouvelle fenêtre) communiste depuis 1962. Un renforcement des sanctions décidées sous Donald Trump et qui a eu depuis un impact majeur sur l’économie. « C’est une nouvelle démonstration de tous les problèmes que nous cause le blocus », a insisté le président Miguel Díaz-Canel.

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Cuba traverse actuellement sa pire crise depuis trois décennies, avec des pénuries de nourriture et de médicaments et des coupures d’électricité chroniques. Cette dernière avait été l’un des déclencheurs des manifestations antigouvernementales sans précédent du 11 juillet 2021. En septembre 2022, l’île avait déjà connu une panne d’électricité généralisée après le passage de l’ouragan Ian qui avait frappé l’ouest de l’île.