Margaux Fodéré / Crédit photo : Mathieu Thomasset / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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14h47, 23 juillet 2024
Entre le boom de l’hébergement touristique meublé, porté par les Jeux de Paris, la pénurie de logements neufs et les primo-accédants coincés dans leurs projets, les biens à louer se font de plus en plus rares. Cette crise devrait même s’aggraver l’an prochain.
A l’approche des Jeux de Paris 2024, l’offre d’Airbnb explose en région parisienne. Selon une étude de l’Institut Paris Region, 134 400 annonces étaient actives sur la plateforme en mai, soit deux fois plus que l’an dernier. Autant de biens qui ne sont plus disponibles à la location longue durée, aggravant ainsi la situation d’un marché déjà en perte de vitesse.
Cette raréfaction de l’offre, qui touche Paris comme le reste de la France, est inédite pour les professionnels du secteur. Agent immobilier depuis plus de 25 ans dans les Bouches-du-Rhône, Patrice Amate ressentait déjà un ralentissement du marché fin 2023, mais l’attrition s’est accentuée au cours des trois derniers mois. Habituellement, nous avons des offres libres tous les ans ou tous les 18 mois. Et aujourd’hui, nous constatons que ces retards augmentent drastiquement. Fin juillet, nous n’avons quasiment reçu aucun avis à ce jour sur le mois en cours. Ce qui veut dire que, même pour le seul mois prochain, nous savons déjà que nous n’aurons aucun produit à proposer à la location.
Les hébergements touristiques meublés et l’effet olympique
Fin juin, selon les territoires, l’offre de biens à louer était inférieure de 20 à 25% à celle de l’an dernier, selon la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). Cela s’explique notamment par la baisse des préavis de résiliation émis par les locataires.
La pénurie de logements neufs, qui dure depuis des mois, et les difficultés d’accès au crédit, qui poussent les locataires à reporter un éventuel déménagement, sont les principales causes de cette situation. Mais ce n’est pas tout. « L’effet JO a eu pour effet d’aspirer l’offre de logements et de l’orienter vers la location touristique plutôt que vers la location longue durée, et donc de rendre plus difficile pour un nouvel entrant sur le marché de trouver une location », explique Loïc Cantin, le président de la FNAIM.
Le professionnel prévient : 2025 sera pire que 2024. L’offre de biens va continuer à diminuer puisque 600 000 biens classés G, les fameuses passoires thermiques, doivent quitter le marché locatif au 1er janvier, dans le cadre du calendrier de rénovation énergétique défini par le gouvernement.
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