Les avocats sont chers – à tel point qu’un magnat de l’immobilier australien a un jour conseillé aux millennials d’arrêter d’acheter des toasts à l’avocat afin de pouvoir se permettre une maison. Avec un peu de malchance, la soi-disant maison achetée en se privant de ce fruit deviendra bientôt un quartier résidentiel à part entière, car la culture de l’avocat s’avère de plus en plus difficile et coûteuse.
L’eau est rare dans les principales régions productrices situées au Mexique, au Chili, au Pérou, en Espagne, au Burundi et en Afrique du Sud. En conséquence, les conditions de culture de l’avocat deviennent progressivement précaires : des recherches estiment que la superficie des zones hautement propices à la culture de l’avocat diminuera de 14 à 41 % d’ici 2050, la fourchette dépendant de l’ampleur de la réduction des émissions mondiales de carbone.
Jolis Bigirimana, producteur d’avocats et président de Farmer’s Pride Burundi, dresse un tableau sombre pour The Independent : « Au Burundi, le changement climatique constitue un problème majeur, notamment pour les producteurs d’avocats. Les températures élevées, les fortes pluies et l’érosion ont un impact significatif sur la productivité et les revenus des agriculteurs. Les agriculteurs des autres pays ne sont pas mieux lotis.
En moyenne mondiale, 1 981 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo d’avocats, mais les besoins peuvent varier considérablement en fonction des conditions de culture locales. En ce qui concerne l’impact environnemental, il existe une différence entre utiliser principalement l’eau de pluie pour l’arrosage et utiliser les eaux de surface ou souterraines. Ce qui est sûr, c’est qu’outre la production animale, l’avocat est l’un des produits agricoles les plus gourmands en eau.
La culture de l’avocat provoque sécheresse et soif
La France est le premier importateur d’avocats de l’Union européenne, suivie par l’Allemagne et le Royaume-Uni. Bien qu’il existe environ 500 variétés de ce fruit, la plupart de ceux consommés en Europe sont de la catégorie Hass, dont une majorité provient du Pérou et du Chili. Pour les populations locales de ces pays, les conséquences de la culture de l’avocat sont souvent désastreuses.
Le Chili, par exemple, possède le marché de l’eau le moins réglementé au monde, puisque toute l’eau y est légalement privatisée. Les grands groupes agro-industriels exploitent sans relâche cette violation des droits fondamentaux, constitutionnellement consacrés sous la dictature de Pinochet. Dans le même temps, les petits agriculteurs et la population ne disposent plus de suffisamment d’eau pour subvenir à leurs besoins. Certains d’entre eux doivent être approvisionnés en eau par camion.
