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« Nous ne sommes pas encore un narco-État, mais si nous laissons faire nous le deviendrons », prévient le sénateur LR Étienne Blanc.

Alors que le ministère de l’Intérieur craint une « mexicanisation » de la France, le rapporteur de la commission d’enquête sur le trafic de drogue confirme la corruption croissante et appelle à agir avant que les choses ne deviennent « irréversibles ».

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Etienne Blanc, sénateur LR du Rhône, le 25 octobre 2018. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

« Nous ne sommes pas encore un narco-État, mais si nous laissons faire, nous le deviendrons »prévient Étienne Blanc, sénateur LR du Rhône et rapporteur de la commission d’enquête sur le trafic de drogue, samedi 2 novembre, sur franceinfo. Une rixe sur fond de trafic de drogue a fait cinq blessés jeudi soir à Poitiers (Vienne) et un enfant a été grièvement blessé par balle la semaine dernière en Ille-et-Vilaine.

Suite à ces récentes fusillades, le ministre de l’Intérieur a dénoncé une « Mexicanisation » du pays. Étienne Blanc ne semble pas choqué par ces propos et assure qu’il « Il est temps de réagir ». S’il maintient que « le combat n’est pas perdu »le sénateur de droite note néanmoins que « toute une série de signes suggèrent que les choses pourraient devenir irréversibles ».

Étienne Blanc assure ainsi que nous « commence à percevoir toute une série de signes indiquant que la corruption se propage » et ça « Les centres névralgiques de l’Etat, de la puissance publique, commencent à être attaqués. » Cela se voit, selon lui, « dans la police, lorsqu’un dossier est consulté et une information est donnée aux trafiquants de drogue; dans les prisons, lorsque le personnel pénitentiaire laisse entrer de la drogue ou des téléphones; à la douane, lorsqu’une information est donnée; et dans les ports, les dockers déplacent les conteneurs contre rémunération ».

Le sénateur Les Républicains regrette que depuis plusieurs années « Nous avons permis aux entreprises de trafic de drogue de prospérer »à tel point qu’ils « est devenu absolument incroyable en puissance ». Il estime « le chiffre d’affaires du trafic de drogue en France est de 6 milliards d’euros ». « Avec ce pouvoir colossal, les trafiquants de drogue peuvent corrompre, utiliser des prestataires de services pour tuer, menacer et tout cela devient incontrôlable »se lamente-t-il.

Étienne Blanc précise que ces sommes « considérable » j’ai eu le temps d’être « blanchi » et injecté dans « entreprises de l’économie réelle », « appartements et voitures ». Pour contrer ce phénomène, il avance l’une des propositions formulées dans son rapport sur le trafic de drogue, à savoir « l’injonction pour ressources inexpliquées ». « Si une personne qui possède un appartement, une grosse voiture ou des titres boursiers ne peut pas démontrer qu’elle les a acquis légalement, alors ses biens sont confisqués »il explique. Le sénateur considère en effet que le « la véritable sanction en matière de trafic de drogue est la confiscation des produits de ce trafic de drogue ». « Il faut qu’on récupère ces milliards d’euros de chiffre d’affaires »dit le parlementaire.

Le sénateur du Rhône est également favorable à la création d’un parquet national anti-stupéfiants. Cela permettrait, selon lui, d’avoir « un interlocuteur qui peut réaliser toutes prestations et opérations » et qui peut avoir « autorité sur le fisc, l’institution judiciaire et la police pour mener des opérations puissantes ».

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