Les nouvelles les plus importantes de la journée

« Nous ne serons pas relégués », promet le propriétaire de l’Olympique Lyonnais, après la sanction du gendarme financier du football français

« Nous ne serons pas relégués », promet le propriétaire de l’Olympique Lyonnais, après la sanction du gendarme financier du football français
Le propriétaire de l'Olympique Lyonnais, John Textor, le 18 septembre 2023 à Décines-Charpieu (Rhône).

Son discours était attendu. Et John Textor a fait attendre son peuple. Samedi 16 novembre au matin, l’Américain a longtemps reporté sa conférence de presse avant de se présenter devant les journalistes pour revenir sur l’actualité de l’Olympique Lyonnais. Non pas pour parler de la bonne dynamique sportive du club qu’il possède – cinquième de Ligue 1, sur une série de six matchs sans défaite en championnat – mais de ses problèmes financiers.

Lire aussi | L’Olympique Lyonnais lourdement sanctionné par le gendarme financier du football français

La veille, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) avait décidé de contrôler la masse salariale du club et d’interdire les recrutements lors du marché des transferts hivernal, en raison de son endettement. Surtout, le gendarme financier avait ordonné à son « rétrogradation des conservateurs à la fin de la saison sportive en cours »comme précisé dans un communiqué. En cause, des comptes dans le rouge, faisant état début novembre d’une dette financière d’environ 505 millions d’euros.

Y a-t-il alors un risque de revoir le club septuple champion de France en Ligue 2 la saison prochaine ? « Nous ne serons pas relégués. Nos actionnaires ont des fonds. Personne ne permettra au club d’être relégué. Nous sommes très optimistes » a insisté John Textor, se voulant rassurant : il y en aura bientôt dans les caisses «Beaucoup plus d’argent que nécessaire pour ce dont l’OL a besoin. »

Celui qui a racheté le club rhodanien à Jean-Michel Aulas en 2022 a estimé que la DNCG n’a pas suffisamment pris en compte que l’OL fait partie d’un groupe de clubs, Eagle Football Holdings, aux côtés notamment de l’équipe brésilienne de Botafogo et de Molenbeek en Belgique. « A la DNCG, il y a des gens intelligents mais ils travaillent dans un système et ne veulent pas regarder ce qu’on fait à l’échelle mondiale. La DNCG doit digérer beaucoup de chiffres en très peu de temps. Et même s’ils sont experts dans leur domaine, ils ne sont pas experts de la Bourse de New York., a justifié l’homme d’affaires de 59 ans. « Que la DNCG me dise comment gérer mon entreprise me semble gênante. »

« Les gens vont essayer d’exploiter cette nouvelle »

Textor assure que les clubs de la maison mère peuvent s’entraider, apportant de la solidité à l’ensemble, et qu’elle s’apprête à vendre ses parts (45%) dans Crystal Palace, un club londonien évoluant en première division en Angleterre. D’autant qu’il permet aussi de réaliser des économies directement à l’OL, en ciblant la masse salariale totale. « Nous avons 29 joueurs dans l’équipe première. Idéalement, il y aurait 23 ou 24 joueurs. Il y a six joueurs de trop. »

« Nous n’avons aucune chance d’échouer, à quelque niveau que ce soit » a martelé l’Américain, qui voit trop de sources d’argent possibles pour que le club ne comble pas son déficit « environ 100 millions d’euros ». La vente de joueurs à forte valeur marchande pourrait être un autre moyen de renflouer les caisses, mais trop affaiblir l’équipe risque de mettre en péril l’objectif de qualification pour la Ligue des champions, synonyme d’une autre entrée possible d’argent.

Mais il est difficile de faire des affaires quand on a le couteau sous la gorge. Conscients des difficultés économiques de l’Olympique Lyonnais, d’autres clubs pourraient être tentés de proposer des offres à prix réduits à ses meilleurs joueurs, les jeunes attaquants Rayan Cherki et Malick Fofana par exemple. « Oui, les gens vont essayer d’exploiter cette nouvelle. Si les clubs ne veulent pas acheter nos joueurs au juste prix, nous ne leur vendrons tout simplement pas. Certaines discussions autour des joueurs ont commencé à des chiffres inférieurs, mais nous vendrons les joueurs au juste prix. » Textor a commenté.

Lire aussi | La Juventus Turin met fin au contrat de Paul Pogba

Reste que l’OL évolue vers l’inconnu, en raison des montages pour le moins flous de John Textor. D’autant que l’Américain et sa holding Eagle doivent rendre des comptes au fonds d’investissement Ares Management, qui pourrait récupérer le club si d’aventure John Textor se retrouvait dans l’impossibilité de rembourser ses dettes. Un scénario qui évoque celui de l’AC Milan il y a quelques années : «Le fonds d’investissement américain a repris le contrôle après les défauts de paiement du propriétaire chinois», a rappelé l’économiste du sport Luc Arrondel, dans Le Parisien. Quelques mois après le dépôt de bilan des Girondins de Bordeaux (d’un autre financier, Gérard Lopez) et leur rétrogradation en National 2 (quatrième échelon national), un autre monument du football français est en danger.

Réutiliser ce contenu
Quitter la version mobile