« Nous ne partirons pas. La Palestine est notre patrie, la terre de nos pères » (Mahmoud Abbas)

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a prononcé un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, réaffirmant avec force « l’engagement du peuple palestinien envers sa terre ».

Au début de son discours, Abbas a répété à trois reprises : « Nous ne partirons pas ». Il a souligné les racines historiques des Palestiniens, déclarant : « La Palestine est notre patrie. C’est la terre de nos pères, de nos grands-pères. Elle restera nôtre, et si quelqu’un devait partir, ce seraient les usurpateurs occupants. »

Le discours a pris un ton accusateur, Abbas qualifiant les actions d’Israël de « guerre de génocide à grande échelle ». Il a directement contesté les affirmations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu selon lesquelles il n’y aurait pas eu de victimes civiles à Gaza, en demandant : « Qui a donc tué plus de 15 000 enfants ? »

Abbas a lancé un appel urgent à la communauté internationale : « Arrêtez ce crime. Arrêtez-le maintenant. Arrêtez de tuer des enfants et des femmes. Arrêtez le génocide. Arrêtez d’envoyer des armes à Israël. » Il a conclu en soulignant la responsabilité mondiale dans la situation : « Cette folie ne peut pas continuer. Le monde entier est responsable de ce qui arrive à notre peuple. »

Abbas appelle Jérusalem « la capitale éternelle de la Palestine »

M. Abbas a également vivement critiqué les actions d’Israël en Judée-Samarie et à Jérusalem-Est. Il a déclaré que la Cisjordanie était soumise à une « agression israélienne quotidienne et continue », soulignant l’expansion rapide des colonies. « Ils construisent partout en Palestine, comme si toute la Palestine leur appartenait », a-t-il déclaré. Le président de l’Autorité palestinienne a également accusé les résidents israéliens de « terrorisme », affirmant que leurs actions étaient soutenues par le gouvernement et l’armée israéliens. Il a déploré la destruction de centaines de maisons palestiniennes. Concernant Jérusalem, qu’il a qualifiée de « capitale éternelle » palestinienne, M. Abbas a dénoncé les tentatives de « judaïser » la ville. Il a accusé Israël de violer le statu quo sur le mont du Temple, faisant référence aux déclarations d’un ministre israélien appelant à la construction d’un temple sur le site de la mosquée Al-Aqsa. M. Abbas a conclu en affirmant que le complexe de la mosquée Al-Aqsa est la « propriété exclusive des musulmans », rejetant ainsi les revendications juives sur le lieu saint.

Abbas critique les USA et veut exclure Israël de l’ONU

Enfin, le président de l’Autorité palestinienne a vivement critiqué l’administration Biden pour son soutien à Israël dans la guerre contre le Hamas à Gaza. Abbas a déploré que les États-Unis aient bloqué trois projets de résolution au Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu. Il a accusé Washington de fournir des armes à Israël et d’encourager son « agression ». Le dirigeant palestinien a également condamné le veto américain contre l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU. Il a remis en question l’opposition continue des États-Unis aux droits légitimes des Palestiniens à la liberté et à l’indépendance. Abbas a contesté l’argument américain selon lequel les mesures unilatérales dans les forums internationaux ne feraient pas avancer la cause palestinienne. Il a souligné que les dirigeants israéliens rejettent totalement la solution à deux États. Enfin, Abbas a suggéré qu’Israël ne soit pas autorisé à siéger à l’ONU, citant des responsables israéliens appelant à la fermeture de l’institution. Il a déclaré que l’Autorité palestinienne envisageait de demander l’exclusion d’Israël de l’ONU pour violation de diverses résolutions.