Bardella mène la campagne du RN dans la campagne législative ultra-rapide déclenchée par la décision choc du président Emmanuel Macron de convoquer des élections anticipées. En France, le président nomme traditionnellement le chef du principal parti ou coalition au Parlement comme Premier ministre si son propre camp perd les élections législatives.
De tels cas, appelés en France cohabitations, se sont produits à trois reprises sous le système de gouvernement actuel, mais la situation pourrait être plus compliquée le 7 juillet, après le deuxième tour des élections. Même si le Rassemblement national devrait obtenir le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale, il ne devrait pas, à ce stade, obtenir les 289 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue.
Avec un gouvernement minoritaire, le RN devrait rechercher des coalitions avec d’autres forces politiques, une tâche qui pourrait s’avérer compliquée en raison de l’opposition farouche à l’extrême droite exprimée par presque toutes les autres forces politiques.
« Qui peut croire qu’on pourra changer le quotidien des Français en cohabitant avec une pluralité ? Personne ne le peut », a déclaré Bardella. « Je dis au peuple français : pour nous tester, il nous faut une majorité absolue. »
Depuis 2022, Macron et ses premiers ministres gouvernent sans majorité absolue, trouvant des majorités ad hoc au cas par cas ou utilisant des mécanismes constitutionnels pour contourner les votes au Parlement. Alors que les gouvernements de Macron ont survécu aux dizaines de votes de censure à leur encontre, un gouvernement minoritaire du RN risquerait beaucoup plus de perdre et d’être contraint de démissionner, ce qui pourrait saborder ses ambitions présidentielles pour 2027.
Pendant ce temps, la gauche française est déterminée à éviter la question de savoir qui d’entre eux gouvernerait en tant que Premier ministre s’ils remportaient les législatives, en partie par crainte que le leader de la gauche dure France Unbowed, Jean-Luc Mélenchon, puisse se frayer un chemin. Mélenchon a déclaré qu’il « ne chercherait pas à s’imposer ».
Mardi, le chef du parti socialiste Olivier Faure a appelé à un vote parmi les nouveaux élus de la coalition de gauche pour nommer un Premier ministre après le 7 juillet si la gauche parvient à remporter les élections.