« Nous ne cessons jamais de communiquer »

Depuis janvier 2021, l’AFP suit une quinzaine d’athlètes et para-athlètes français et étrangers pour un journal de bord de leur parcours vers les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

À l’approche des événements, leurs récits sont regroupés par thématiques, témoins du chemin sinueux qui les a menés, ou non, à Paris-2024.

Dans ce huitième épisode, quatre athlètes parlent du travail d’équipe, indispensable dans certaines disciplines.

. Camille Lecointre (39 ans) et Jérémie Mion (34 ans), voile, qualifiés en 470

Lecointre : « En fait, nous ne cessons jamais de communiquer. Nous échangeons beaucoup d’informations, il y a beaucoup de décisions à prendre. Récemment, un coach a écouté nos enregistrements et nous avons vu que nous parlions une seconde sur deux. Il y a 50 % de blanc et 50 % de mots. »

Mion : « Nous avons une répartition des tâches. Au près (vent de face, NDLR), c’est moi qui ferai la +tactique+ car Camille est plus prise par le pilotage du bateau. Vent arrière, ce sera le contraire. »

« La parole est bien diffusée, le volume, les informations partagées… Je pense que c’est un de nos points forts et c’est un élément très important dans l’équipage car il faut réagir vite. Avec le temps, certaines choses deviennent implicites, on a moins besoin de se le dire, on sait que ça se passe comme ça. Mais dès le début on s’est compris assez vite avec +Cam+ car on a la même culture, on avait les mêmes coachs. »

« La pire chose qui puisse arriver, c’est que nous perdions notre sang-froid. Et là, la communication ne sert à rien car on ne parle plus de performance. Alors quand vous êtes déprimé, vous devez agir comme si vous étiez en avance, car ce n’est pas fini. »

. Héloïse Courvoisier (26 ans, para-triathlon), en quête de qualification

La sportive, qui habite à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), travaille avec une guide, Anne Henriet, qui habite Dole (Jura), à qui elle est reliée par un lien élastique au niveau des jambes pour la natation, la taille pour la course à pied et avec qui elle pédale en tandem pour la partie vélo.

« C’est tout de suite plus compliqué de trouver quelqu’un (un guide) pour un projet performant, il faut que la personne ait le niveau, l’envie, le temps. On ne peut pas demander à n’importe qui de vous guider lors d’une course. »

« Entre les week-ends et les stages, nous nous entraînons ensemble environ une semaine par mois. Plus vous passerez de temps avec votre guide, meilleur sera le duo. Et mieux nous connaissons la personne, plus nous pouvons lui faire confiance. A vélo, avoir confiance en celui qui conduit est extrêmement important car à l’arrière on n’a aucun contrôle sur quoi que ce soit. »

« Anne et moi nous entendons bien mais nous avons des tempéraments différents. Nous ne gérons pas le stress de la même manière. Lors d’une course, Anne analyse tout, tout le temps, alors que je préfère analyser avant et ne pas y penser après. Lors de nos premières courses, elle m’a décrit ce qui s’était passé après le départ mais ça a fait monter mon stress, j’ai préféré ne pas savoir. »

. Prithika Pavade (19 ans, tennis de table), en attente de sélection

« Que ce soit en double ou en double mixte, c’est complètement différent du simple. On peut très bien affronter deux joueurs peu connus, pas très bien classés, mais qui sont vraiment complémentaires, donc très durs à jouer. »

Pavade avait un temps été associée à Simon Gauzy en double mixte, mais c’est la paire Alexis Lebrun/Jianan Yuan qui représentera la France aux Jeux, en attendant la sélection des simples et des épreuves par équipes non mixtes.

Succès « Cela dépend beaucoup de l’alchimie entre les deux joueurs, de la façon dont ils s’entendent »souligne-t-elle.

La plus grande difficulté ? « Il s’agit de trouver le bon équilibre entre nos forces pour que tous deux se sentent à l’aise. » Faites les tirs pour que votre partenaire soit dans une bonne position. »