« Nous n’avons pas la même approche que les Etats-Unis », affirme l’ambassadeur de France en Ukraine
Gaël Veyssière a expliqué sur Franceinfo que la France, signataire de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, ne suivait pas la décision américaine de fournir ces armes sensibles à Kiev.
Interrogé sur Franceinfo ce jeudi matin concernant la fourniture à Kiev de mines antipersonnel par les Etats-Unis, l’ambassadeur de France en Ukraine a affirmé que la France n’était pas « en ligne » avec Washington.
« Nous partageons avec les États-Unis le même souci de protéger l’Ukraine »dit Gaël Veyssière, mais « sur ce point »La France n’a pas « la même approche ». L’ambassadeur a rappelé que la France avait « obligations internationales »en tant que signataire de la Convention d’Ottawa signée en 1997 et qui interdit la production, l’acquisition et l’utilisation de mines antipersonnel. « Ce n’est pas quelque chose que nous encourageons »dit-il.
« Les armes antipersonnel sont faites pour répondre aux groupes de fantassins qui avancent sur le terrain »a également rappelé Gaël Veyssière affirmant qu’il y avait un « très forte inquiétude face à la poussée russe qui se poursuit »notamment dans la ville de Pokrovsk, dans l’est de l’Ukraine. « Il y a une crainte de ne pas pouvoir stabiliser le front ».
Invité à réagir sur l’utilisation par l’Ukraine de missiles britanniques Storm Shadow contre la Russie mercredi, l’ambassadeur a rappelé que la France avait déjà, par la voix d’Emmanuel Macron en mai dernier, autorisé l’Ukraine, « dans le cadre de la légitime défense »d’utiliser les armes dont ils disposent, notamment occidentales, contre les installations militaires russes en Russie.
Missiles Scalp français
« À Meseberg, le président de la République a été interrogé sur la question des frappes en Russie avec du matériel occidental et il a déclaré à l’époque que le principe essentiel était l’autodéfense, que l’Ukraine devait pouvoir utiliser les armes dont elle disposait à l’époque. sa disposition pour réprimer les menaces militaires qui pesaient sur elle.a expliqué Gaël Veyssière. « Nous étions en quelque sorte les premiers à dire ce genre de chose. »» argumenta-t-il.
Interrogé sur l’existence de contacts avec l’Ukraine sur la nature des cibles militaires que Kiev pourrait viser avec les missiles français Scalp, l’ambassadeur a refusé de commenter. « Pour les armes les plus sensibles, il y a un échange »il a seulement dit à l’antenne.