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« Nous implorons les gouvernements, les organisations internationales et toutes les bonnes volontés à se mobiliser pour garantir l’évacuation sûre des journalistes palestiniens de Gaza »

CONTREnuméro trois : c’est le nombre de journalistes tués à Gaza au cours des six derniers mois par les frappes israéliennes – au moins vingt-deux ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Combien en faudra-t-il encore avant que la communauté internationale agisse pour protéger ceux qui risquent leur vie pour nous informer ?

Témoins des souffrances des populations civiles, les journalistes gazaouis subissent personnellement les ravages d’un conflit implacable tout en assurant sa couverture quotidienne, envers et contre tout. Le bruit des bombes n’a pas fait taire les voix des journalistes palestiniens qui luttent pour se faire entendre, souvent jusqu’à l’épuisement physique et psychologique.

Leur situation reste précaire, leur calvaire inconnu. Ils sont confrontés à des dangers constants, allant des bombardements aveugles aux tirs ciblés, en passant par l’intimidation des belligérants et les arrestations arbitraires. Même si leur travail est essentiel pour informer le monde sur ce qui se passe réellement à Gaza, leur sécurité ne doit pas être sacrifiée au nom de l’information.

Pour ceux qui expriment la volonté

Depuis le premier jour de cette guerre entre Israël et le Hamas, Reporters sans frontières (RSF) établit, avec son réseau sur place et en collaboration avec les médias internationaux, des listes de journalistes palestiniens souhaitant être évacués avec leurs proches. Leurs noms ont été transmis aux organisations internationales et aux chancelleries des démocraties les plus engagées dans la défense de la liberté de la presse.

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Que s’est-il passé au cours des six derniers mois ? Des journalistes de renom comme Wael Al-Dahdouh, Mahmoud Al-Homs ou Motaz Azaiza ont pu quitter l’enclave assiégée. Plus récemment, en février, la correspondante de RSF à Gaza, Ola Al Zaanoun, a trouvé refuge au Qatar après un voyage marqué par l’incertitude et a fait part à nos équipes du désarroi de ses collègues. Les refuges sont bien trop rares, résultat de semaines d’efforts répétés et combinés de la part des ONG et des gouvernements.

S’il est légitime de donner la priorité à la sécurité des nationaux et des personnes à leur charge, le bilan humain des journalistes à Gaza appelle à établir au plus vite un plan d’évacuation pour ces professionnels de l’information en danger qui expriment leur volonté. Dans une telle situation humanitaire, les visas d’urgence doivent être accordés sans atermoiements, et le nombre limité de journalistes concernés doit inciter les autorités à opter pour des procédures accélérées, en s’appuyant sur l’expertise avérée d’ONG comme RSF.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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