Teddy Riner et Romane Dicko, notamment, se sont affrontés face à des adversaires de catégories de poids inférieures lors de la compétition de samedi.
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C’est une image qui fait sourire. Lors du quart de finale du concours par équipes mixtes des Jeux olympiques de Paris, samedi 3 juillet, Teddy Riner affrontait le Sud-Coréen Lee Joon-Hwan pour apporter le point décisif à la France. Mais un « détail » saute aux yeux. 30 centimètres et près de 60 kilos séparent les deux combattants.
Le judoka de 22 ans a remporté la médaille de bronze lors de ces Jeux Olympiques dans la catégorie individuelle des -81 kg tandis que le Français a décroché l’or en +100 kg. Un monde les sépare.
Il s’agit d’un cas récurrent dans cette compétition car certaines catégories de poids diffèrent de la compétition individuelle. Ici la catégorie de Riner a été remplacée par la catégorie +90 kg tandis que la catégorie de Romane Dicko (+78 kg) a laissé place à la catégorie +70 kg.
Le combat entre Teddy (Riner) et le Coréen Lee Joon-Hwan ressemblait à celui de David contre Goliath. Mais il s’est heurté à un mur.
Emilie Andéol, championne olympique à Rio et consultante pour France Télévisions
Ces différences permettent ainsi de multiples combinaisons de combattants. Et sont le lieu de stratégies parfois audacieuses. « C’est un pari risqué ! Hier, Kim Min-jong (+100 kg) a perdu contre Teddy et peut-être qu’on voulait éviter de perdre à nouveau »explique Emilie Andéol, consultante pour France Télévisions et championne olympique à Rio, avant de poursuivre. « Le judo est un sport de déséquilibre, nous allons donc utiliser la force de Teddy pour le faire basculer. » Une stratégie perdante : Teddy Riner n’a pas tremblé face au Sud-Coréen, lui infligeant un ippon après une minute et demie de combat.
Romane Dicko (+78 kg) a également connu ce scénario au tour suivant face à l’Italienne Alice Bellandi, combattant habituellement en -78 kg. L’idée italienne était alors d’utiliser la mobilité de Bellandi, plus légère, pour « faire éclater le cœur » par Romane Dicko. « À long terme, si cela se maintient, la balance pourrait pencher en sa faveur.« , poursuit Emilie Andéol.
Si Romane Dicko n’a pas tremblé (ippon), la tactique avait été payante côté coréen au tour précédent, face à Marie-Eve Gahié chez les -70 kg. Kim Ji-su (-63 kg) montait ainsi d’une catégorie le temps d’une journée et parvenait à prendre le dessus sur la Française. Sans conséquences toutefois.