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« Nous étions une famille unie »… Caroline Darian raconte l’histoire d’un père qui droguait sa femme pour qu’elle soit violée par des inconnus

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Caroline Darian, fille d’un père accusé d’avoir livré sa femme à des hommes après l’avoir droguée à son insu, témoigne du traumatisme qu’elle et sa famille ont vécu après la découverte des agissements de son « géniteur ». Aujourd’hui, elle se bat contre une pratique de soumission chimique qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

La soumission chimique est une pratique qui se répand de plus en plus dans les cas de viols et d’agressions sexuelles. Un fléau qui touche principalement les femmes. L’individu verse le plus souvent une poudre incolore, inodore et sans goût dans une boisson. Cela provoque chez la victime un discours incohérent, une sensation d’ivresse, des étourdissements, une sensation de sommeil en état d’éveil, des convulsions et une amnésie totale ou partielle.

Caroline Darian, fille d’une mère « anesthésiée » pendant dix ans par son mari qui la livrait ensuite à des inconnus pour la violer, a accepté de témoigner à Madame Figaro. Elle raconte d’abord comment sa mère lui a raconté que son père, Dominique P., avait été arrêté en train de filmer sous les jupes des femmes dans un supermarché en novembre 2020. Puis, la police a découvert sur son ordinateur plus de 20 000 photos et vidéos de sa mère inconsciente, violée pendant des années par des inconnus après avoir été droguée à son insu.

Une expérience traumatisante qui a déchiré cette famille d’un seul coup. Caroline Darian en veut toujours à ce père devenu un « monstre ». Elle s’est lancée dans un combat pour combattre ce fléau et venir en aide aux victimes en fondant le mouvement #Mendorspas en 2023.

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« Une famille unie »

Pour ce père, qu’elle désigne désormais comme son « géniteur », il était un père tout à fait classique. « Il m’accompagnait à l’école tous les matins, m’emmenait à mes cours de danse. Si je sortais le soir, il venait me chercher, se souvient-elle, nous étions une famille unie ». Comment imaginer de telles atrocités alors que son père n’a jamais été violent, ni même élevé la voix, envers sa mère et le reste de sa famille ?

Les premiers signes sont la santé déclinante de cette mère de famille retraitée d’une soixantaine d’années. « Elle perd du poids, elle est tout le temps fatiguée. De temps en temps, elle oublie même une conversation de la veille », raconte-t-elle. Madame FigaroLes enfants l’envoient chez un médecin qui ne remarque rien. Son mari continue de lui demander des somnifères et des anxiolytiques. Plusieurs centaines en neuf mois, sans qu’aucun médecin ne pose de questions.

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Après son arrestation, les enfants ont découvert le modus operandi de leur père. Il fréquentait des sites Internet consacrés au libertinage et autres trafics et postait des annonces sur leur mère en affichant des photos d’elle inconsciente. Les participants devaient alors suivre des règles strictes pour ne laisser aucune trace. Le père ne voulait pas être payé, prenant plaisir à regarder et filmer les viols. Des rapports qui, la plupart du temps, n’étaient pas protégés.

Un court séjour dans un hôpital psychiatrique

Dominique P. a expliqué aux policiers que seulement 30% des hommes rencontrés avaient refusé la proposition et qu’aucun d’entre eux n’avait décidé de renoncer au viol à leur arrivée. Au total, 83 hommes ont été identifiés. Pour se justifier, il a affirmé avoir été agressé sexuellement à l’âge de 9 ans et que son père était violent. Ces affirmations ont été démenties par son propre frère.

Peu après ces révélations, la police a découvert des photos de Caroline Darian en sous-vêtements sur l’ordinateur de son père. Elle a porté plainte à son tour mais ne sait toujours pas si elle aussi a été victime d’un viol. Un traumatisme qui l’a conduite à un court séjour en hôpital psychiatrique.

« Chacun de nous devra faire son deuil. Ma mère devra renoncer à son mari, et nous trois devrons renoncer à notre père », résume-t-elle.

Cammile Bussière

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