Investi lundi, le président américain a une nouvelle fois ciblé les athlètes transgenres lors de son discours de victoire dimanche, et envisage de les exclure rapidement des compétitions féminines.
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« Nous empêcherons les hommes de pratiquer des sports féminins. Ce sera fait demain, c’est fini ! Donald Trump a prononcé ces mots dimanche 19 janvier, à la veille de son investiture en tant que 47e président des États-Unis. Une nouvelle attaque frontale du président américain contre les personnes transgenres. Selon ABC, le candidat républicain a passé À au moins 21 millions de dollars en publicité anti-transgenre au cours de sa campagne.
Avant même sa réélection, Donald Trump en avait fait un argument de campagne. Cet été, le milliardaire s’en est notamment pris à la boxeuse algérienne Imane Khelif aux JO de Paris, puis a insisté sur le fait qu’il voulait « laissez-les hommes en dehors du sport féminin. Le 22 décembre, déjà élu, il accélère en annonçant qu’il signerait «des décrets pour mettre fin aux mutilations sexuelles des enfants, exclure les personnes transgenres de l’armée, des écoles primaires, collèges et lycées.
Dans le domaine du sport, une semaine avant son investiture, La Chambre des représentants a adopté le 14 janvier un projet de loi interdisant à toute personne née de sexe masculin de participer à une activité ou à un programme sportif destiné aux femmes ou aux filles. Un texte qui avait déjà été présenté en 2023, mais qui avait été rejeté par le Sénat. Mais cette fois, le Congrès dispose d’une majorité républicaine dans les deux chambres. « D’un simple trait de plume, dès le premier jour, nous mettrons fin à la folie transgenre » avait anticipé l’élection du président fin décembre.
Un pas en arrière pour 1,6 million de personnes qui se définissent comme transgenres aux Etats-Unis, dont plus de 300 000 sont âgées de 13 à 17 ans, constate une étude du Williams Institute (en anglais), un groupe de réflexion de l’université UCLA (Californie) . En avril 2024, l’administration Biden a étendu la protection du « Titre IX » aux personnes LGBT. à partir de 1972, qui interdit toute discrimination fondée sur le sexe dans les programmes éducatifs soutenus par l’État, notamment dans le domaine du sport. L’ancien président n’est toutefois pas parvenu à inclure la question spécifique des sportifs transgenres dans cette prolongation.
« La politique officielle des États-Unis sera qu’il n’y ait que deux genres, homme et femme. »
Donald Trump,5 novembre 2024
Celle-ci est sur le point d’être abrogée : un juge fédéral a jugé, le 10 janvier, que ce département ne pouvait pas étendre la loi aux discriminations fondées sur « l’identité de genre ». Donald Trump veut supprimer le « Department of Education », chargé de mettre en œuvre cette loi. « L’absence de discrimination fondée sur le sexe, en réalité, est déjà en danger depuis un moment »note Jean-Baptiste Guégan, spécialiste de la géopolitique du sport. « On l’a vu avec la remise en cause du droit à l’avortement, et on a vu monter la question de la transidentité pendant la campagne. Il y a fort à parier que ce sera un sujet. Mais sera-t-il utilisé de manière polémique, purement opportuniste ou clairement structurelle ?demande le spécialiste.
Autant de premiers faits marquants du nouveau mandat Trump vis-à-vis des personnes transgenres. En 2024, 672 textes anti-transgenres ont été introduits dans 43 Etats (neuf sont actifs), un record pour la cinquième année consécutive, selon le site translegislation.com. «J’ai l’impression que mon propre pays me déteste» a résumé sur franceinfo Daria, qui a participé à la « Marche populaire » anti-Trump samedi 18 janvier.
Le président américain n’a jamais craint de s’aliéner une communauté sportive pour imposer ses valeurs depuis sa première élection en 2016. Du quarterback de San Francisco Colin Kaepernick, qui a défendu le mouvement « Black Lives Matter » en se mettant à genoux pendant l’hymne, à Megan Rapinoe, capitaine de l’équipe nationale féminine de football et icône lesbienne. Outre les personnes trans, les équipes féminines ou les minorités sportives pourraient à nouveau voir leur accès au sport perturbé.
En février 2024, un groupe dirigé par Stephen Miller, l’architecte de la politique migratoire de Trump, a porté plainte, estimant que la « Rooney Rule » de la NFL, qui oblige les équipes à mener des entretiens avec des personnes issues de minorités jusqu’à des postes à responsabilité, était illégale. . « Je pense que la fracture n’est pas prête de disparaître. Va-t-elle s’accentuer ? On verra. Ce qui est sûr c’est que le sport ne sera pas le lieu de la réconciliation, mais plutôt de l’expression de l’intensification des clivages »prévient Jean-Baptiste Guégan.
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