« Nous devons de toute urgence fournir à l’Ukraine les moyens de fermer le ciel ukrainien aux missiles russes »
De début de l’année, plus de 4 000 drones à longue portée et presque autant de missiles balistiques ou de croisière ont touché la population, les bâtiments civils (hôpitaux, écoles, universités, immeubles d’habitation) et économiques et énergétiques de l’Ukraine. Ces bombardements destructeurs ne visent pas les positions militaires ukrainiennes. La Russie cherche avant tout à terroriser la population, à désintégrer le tissu social et à provoquer l’effondrement économique de l’Ukraine, en menaçant et en perturbant chaque instant de la vie quotidienne, en interrompant la distribution d’eau et d’énergie, en rasant les équipements hospitaliers et éducatifs. , en dévastant les installations industrielles du pays.
Pour ne prendre que l’exemple du réseau électrique, plus de 60 % des capacités de production d’électricité ont été détruites depuis le début de l’invasion. En un mois, cela représente une perte de 6 gigawatts, soit la consommation de 12 % de la population. L’objectif de Vladimir Poutine est évidemment la paralysie totale du système énergétique ukrainien à l’approche de l’hiver 2024-2025. La tactique des bombardements russes montre également un raffinement dans la terreur imposée aux civils, puisqu’une seconde frappe intervient quelques minutes après la première, afin de cibler les équipes de secours. Ces pratiques terroristes visent à contraindre l’Ukraine à capituler, en tentant de convaincre ses alliés de sa défaite inéluctable, avec l’aide des relais du Kremlin en Europe et aux Etats-Unis.
À l’obsession de Poutine, il faut opposer fermeté et détermination, pour être à la hauteur des enjeux existentiels de cette guerre. Nous attendions depuis longtemps la livraison des armements dont les combattants ukrainiens ont besoin, en particulier ceux qui permettraient à l’Ukraine de protéger les civils contre les attaques aériennes meurtrières. Nous sommes tous conscients du récent échec de l’attaque aérienne iranienne contre Israël, qui a utilisé quatre fois plus de systèmes de lancement en une nuit que la Russie en une journée.
Malgré la différence de taille des territoires à couvrir, si la protection du ciel est techniquement possible au Moyen-Orient, elle pourrait l’être en Ukraine. Cela nécessite avant tout la détermination politique de nos gouvernements. A l’heure où le front ukrainien est à court d’obus, l’arrière, c’est-à-dire les villes et les établissements industriels, manque cruellement de moyens de défense anti-aérienne.
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