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« Nous combattons aux côtés des hommes qui nous ont combattus hier »

« Nous combattons aux côtés des hommes qui nous ont combattus hier »

Perché sur le toit d’un immeuble dont la balustrade a été emportée par un obus, Kamaleddine Al-Nour contemple les panaches de fumée noire s’élevant dans le ciel, au-dessus de la banlieue nord de Khartoum. Là-bas, dans le district de Bahri où il est né, les combats font rage entre les soldats des forces armées soudanaises (FAS) – avec lesquels Le monde ont obtenu l’autorisation de se rendre dans le pays – et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF). Le contrôle de la capitale soudanaise est en jeu. Accompagnant le soleil couchant, des missiles tombent sur des bâtiments, brouillant l’horizon d’un nuage sombre.

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Il y a trois ans, sur les barricades dressées dans les rues de Bahri, ce jeune révolutionnaire incendiait des pneus pour protester contre le putsch mené conjointement par les généraux Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane et Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », le parti d’Octobre. 25 décembre 2021. En chassant le gouvernement civil, les deux officiers, toujours alliés, mettent fin à la transition démocratique entamée au lendemain de la révolution de 2019 contre le régime militaro-islamiste. régime d’Omar Al-Bashir.

Quelques instants après l’annonce du coup d’État, une grève générale a été annoncée dans les usines et la désobéissance civile encouragée depuis les minarets des mosquées. Toutes générations confondues, des centaines de milliers de Soudanais descendent chaque semaine dans les rues du pays pour barrer la route à un nouveau régime militaire. En tête du cortège, Kamaleddine Al-Nour et sa famille, le ghadiboon (littéralement « en colère », en arabe), a constitué le fer de lance des manifestations.

Masqués, armés de boucliers en tôle et de casques de chantier, ils ont affronté les soldats de la junte à coups de pierres, qui ont tiré à balles réelles sur la foule. Trois ans plus tard, le ghadiboon ont les cheveux coupés ras, portent des treillis kaki et parcourent les lignes de front de la capitale soudanaise, une mitrailleuse en bandoulière. Depuis le début de la guerre entre le FAS d’Al-Bourhane et les RSF de « Hemetti », le 15 avril 2023, ils ont choisi leur camp. Ils combattent aux côtés de l’armée soudanaise.

« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une guerre existentielle. Les RSF mettent en danger l’unité du Soudan. La guerre risque de désintégrer notre société et tout ce qui nous est cher. Alors nous avons pris les armes »justifie Kamaleddine Al-Nour, qui a rejoint les camps d’entraînement du FAS il y a quelques mois. « Dans les manifestations ou sur les champs de bataille, nous versons depuis longtemps notre sang pour le pays. Nous défendons notre peuple. En ce sens, la guerre est la continuation de la révolution.dit-il.

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