Nous avons vu le premier épisode du remake américain de la série de TF1… et Audrey Fleurot avait raison !
Une femme de ménage avec un QI de 160 aide la police à résoudre des crimes… Ce pitch ne vous rappelle rien ? Pourtant, il ne s’agit pas de la série française HPImais de son remake américain d’ABC, High Potential, qui vient d’être diffusé sur Hulu aux Etats-Unis. Dans cette comédie judiciaire, Kaitlin Olson remplace Audrey Fleurot dans le rôle de Morgane Alvaro, qui devient Morgan Gilliroy, et Daniel Sunjata, lui, se glisse dans le rôle d’Adam Karadec, à la place de Mehdi Nebbou. Et rappelez-vous, l’année dernière au Festival de la fiction de La Rochelle, Audrey Fleurot se montrait sceptique sur le sujet : « Je suis très curieuse de le voir. Mes producteurs l’ont vu. » confia-t-elle. « Je pense que globalement, il y a un petit nivellement parce qu’ils ne peuvent pas se permettre ce que nous nous autorisons. Je pense qu’il y a une plus-value de la direction artistique parce qu’ils mettent le paquet financièrement donc en terme d’image il faut que ça se revalorise. Mais pour moi ça fait aussi partie de HPI, je ne suis pas sûr que ce soit un projet qui demande des décors de folie, que c’est plus le ton qui compte, et je pense qu’ils se sont un peu censurés par rapport à nous« .Audrey Fleurot avait-elle raison ?
Potentiel élevé :Un copier-coller du HPI Français mais très différent
Au vu de ce premier épisode, on semble pouvoir faire l’impasse sur ce remake grand public qui n’apporte rien de plus à la version originale. Potentiel élevé est un procédural classique, très américain, un produit formaté qui n’a pas le charme de la version française plus brouillonne. Le remake est beaucoup plus formaté. C’est un produit, efficace mais sans âme. Les deux épisodes de la série et de sa petite sœur commencent exactement de la même manière. D’ailleurs, il n’y a que des changements mineurs et au final ce HPI sauce USA est un copier-coller de son modèle français. Quasiment identique dans les deux cas, la scène d’ouverture, qui voit Morgane nettoyer les bureaux de police tout en se déhanchant sur le tube Gossip, « Croix lourde« , comporte des différences mineures mais qui en disent long sur l’ambiance différente de ces deux séries. Quand la Morgane française est grincheuse et irrespectueuse, léchant la sucette de Gilles avant de la reposer sur le bureau et de lui voler une gomme, l’américaine est plus affable et se contente de nettoyer sans faire de bêtises. Tout cela est assez révélateur de ce qui différencie ces deux fictions : leurs héroïnes.
Potentiel élevé : Kaitlin Olson vs Audrey Fleurot, quelle Morgane préférons-nous ?
Si cette version US nous apprend quelque chose, c’est qu’il y a une vraie différence culturelle entre la France et les Etats-Unis, dans la conception des séries et des personnages, et notamment de ces deux versions de Morgane. D’un côté, il y a Audrey Fleurot, avec son caractère grincheux, si typique de la France, son usage régulier de gros mots et son impertinence. De l’autre, Kaitlin Olson propose une version beaucoup plus léchée et glamour de l’héroïne. Il y a aussi ce passage des rousses aux blondes, qui change quelque chose, et un look coloré mais clairement plus glamour dans le cas de la version américaine. Au vu de ce premier épisode, cette Morgane made in US manque de rudesse. De son côté, Daniel Sunjata incarne un Karadec moins ancré que Mehdi Nebbou, et un peu moins charismatique aussi, et sa relation avec Morgane peut parfois paraître artificielle. Est-ce à dire qu’il n’est pas nécessaire de jeter un œil à Potentiel élevé ? Pas forcément, car cette version, si elle est trop formatée comme la série Network – la série aurait sans doute été bien plus intéressante si elle était produite par une chaîne câblée -, ce procédural grand public reste agréable à regarder, pour ses acteurs qui ne manquent pas de charme, et sa mise en scène dynamique et efficace. On saluera également une plus grande diversité parmi les acteurs.