Nous avons visité LUNA, la nouvelle copie de la Lune où s’entraînent les astronautes européens
L’Agence spatiale européenne a inauguré mercredi LUNA en Allemagne, un nouveau centre d’entraînement où la surface lunaire est reproduite le plus finement possible pour préparer les astronautes, dont Thomas Pesquet.
L’Agence spatiale européenne (ESA) a les yeux rivés sur la Lune. Pour préparer au mieux ses astronautes comme Thomas Pesquet et Matthias Maurer, l’agence a inauguré mercredi LUNA, un hall d’entraînement unique en son genre situé à Cologne, en Allemagne. BFM Business a pu avoir un aperçu de ce petit coin de Lune sur Terre.
Un éclairage reproduisant la lumière du soleil, une couche de poudre au sol… Tout est fait pour reproduire les conditions à la surface de la Lune avec ce bac à sable de 700 m2, ou plutôt ce régolithe. Il s’agit d’une couche de poussière de roche que l’on retrouve partout sur la Lune et qui s’infiltre également dans l’équipement des astronautes.
« C’est un problème parce que ça détruit toute la technologie, ça rentre dans les combinaisons spatiales. On a utilisé des roches d’Italie, de l’Etna… Et on a un laboratoire de poussière qui nous permet de créer des mini-tempêtes lunaires pour mettre en difficulté la technologie », explique l’astronaute allemand Matthias Maurer, qui s’entraîne depuis plusieurs mois à LUNA.
« Chaque pas nous aide à nous préparer au mieux pour la Lune », se réjouit-il.
Des casques de réalité virtuelle pour se rapprocher de la Lune
Sous la lumière de la lune, les astronautes creuseront, recueilleront des échantillons et les analyseront dans le module de survie. Ils s’entraîneront également avec des rovers et des combinaisons spécialement conçues.
« Les bras et les jambes sont articulés, la visière peut s’abaisser, nous avons des protections latérales, des lampes… Et deux crochets qui permettent de suspendre cette combinaison qui pèse 25 kilos par un système de câbles qui simulera la gravité lunaire », explique Hervé Stevenin, instructeur à l’ESA.
« Ils vont sauter comme des kangourous comme lors des missions Apollo. »
Pour aller encore plus loin, et presque déjà poser le pied sur la Lune, les astronautes s’entraînent également avec des casques de réalité virtuelle, couplés à de l’IA, qui leur permettent de pousser les murs de la salle d’entraînement. « Starship fait plus de 50 mètres de haut. Avec les lunettes, on fait entrer le Starship dans la salle. On peut aussi rendre les murs transparents », explique Lionel Ferra, responsable du XR Lab.
« Quand on veut sélectionner le site d’atterrissage, si on a A, B ou C, on met A et on a le sable avec le bon modèle. Si on met B, on le change et à chaque fois on peut changer le paysage en arrière-plan et ajouter les vrais modèles qu’on utilisera sur la Lune. »
L’ESA propose ainsi une simulation complète pour envoyer un de ses astronautes sur la Lune d’ici la fin de la décennie.