Félix Lebrun a remporté la petite finale du tournoi individuel de tennis de table, ce dimanche aux Jeux Olympiques de Paris 2024. RMC Sport a eu la chance de suivre ce match historique à quelques centimètres d’Alexis Lebrun, son grand frère.
Il y avait tout sur ce ballon de match. Un moment hors du temps que même le vacarme d’une Paris Sud Arena survoltée ne parvenait pas à étouffer. Une fraction de seconde pendant laquelle le destin de sa famille a basculé. Et la fierté, surtout, d’un grand frère qui assiste au sacre de son frère, 17 ans et déjà béni par les Dieux de l’Olympe.
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Ce dimanche, en début d’après-midi, Alexis Lebrun a vécu la médaille de bronze de Félix Lebrun dans un véritable tourbillon d’émotions. Alors que son petit frère venait d’entamer un tour d’honneur, drapeau bleu-blanc-rouge sur le dos, l’aîné de la fratrie n’a pu retenir ses larmes.
Ce match pour la médaille de bronze, remporté facilement par Félix Lebrun aux dépens du Brésilien Hugo Calderano (4 sets 0), RMC Sport a eu la chance de le suivre à quelques centimètres d’Alexis Lebrun.
« Je suis bien plus stressé que si je jouais, et de loin », nous confiait-il, dix minutes avant le début de cette petite finale.
Éliminé en huitièmes de finale par ce même Hugo Calderano, Alexis Lebrun connaît mieux que quiconque le danger que représente ce dernier. « Est-ce que ça va marcher ? Je ne sais pas, je l’espère. En tout cas, je suis à fond derrière Félix », ajoute Alexis Lebrun, quelques instants avant l’arrivée de son frère au centre de l’arène.
Le premier debout… et le dernier assis
16e joueur mondial, Alexis Lebrun devient un fan presque comme les autres lorsqu’il s’agit de pousser derrière son petit frère. Pour l’entrée de Félix, il est même le plus bruyant dans les gradins lorsqu’il crie « Félix ! Félix ! » à tue-tête.
Assis dans la tribune de presse, la plus silencieuse de l’Arena Paris Sud, l’aîné des frères Lebrun s’amuse même à reprendre les chants lancés dans les autres tribunes. « Deux ans de travail sur soi pour ne pas exploser quand on est en compétition… pour finir par tout abandonner », lui fait remarquer Jérémy Surault, préparateur physique de l’équipe de France de tennis de table. Alexis Lebrun éclate de rire. « C’est vrai que c’est bizarre d’être supporter », sourit le Français.
Durant le match, il se lève quasiment à chaque fois que son frère marque un point. Si tous ses amis sautent presque systématiquement de leur chaise lorsque Félix Lebrun prend le dessus sur le Brésilien, Alexis est toujours le premier à se lever… et le dernier à s’asseoir.
Même s’il n’est pas forcément le meilleur voisin de tribune quand on est assis derrière lui, le pongiste français est un soutien sans faille pour son petit frère. Quand la dynamique est un peu moins bonne pour Félix, Alexis se crispe. Mais il se lève aussitôt pour crier des encouragements. Et quand les membres de la délégation brésilienne assis juste à côté de lui célèbrent un peu trop fort, la pointe d’agacement se lit directement sur son visage.
Grâce à la prestation exceptionnelle de Félix Lebrun, ces moments de frustration ne seront pas trop nombreux. Au fil du match, et si Alexis Lebrun ne faiblit pas dans ses encouragements, le clan français sent que l’issue est inéluctable. « Il va le faire, il va le faire ! », s’exclame Jérémy Surault. A ses côtés, Alexis Lebrun reste tendu jusqu’au bout.
Puis arrive cette balle de match qui permet à Félix de devenir le deuxième Français de l’histoire, après Jean-Philippe Gatien à Barcelone en 1992, à monter sur un podium aux Jeux olympiques. Dans les tribunes, Alexis Lebrun exulte et embrasse ses proches. Bras dessus, bras dessous avec Jérémy Surault, il célèbre comme il se doit cette médaille de bronze.
Après l’euphorie des premiers instants, vient le moment de prendre conscience de ce que son petit frère vient d’accomplir. Alors que ce dernier salue les tribunes, Alexis Lebrun, les yeux embués, ne le quitte pas des yeux. Il le suivra jusqu’à ce que Félix apparaisse au pied de la tribune de presse. Alexis se précipite vers lui et tombe dans ses bras. Des retrouvailles vibrantes pour clôturer un début d’après-midi historique.