« Nous avons fabriqué et vendu 1,5 million de Phryges », estime le président de Doudou et Compagnie



Vous n’auriez pas pu le manquer cet été.Phrygé, mascotte des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, est produite par la société Doudou et Compagnie. D’abord critiquée, elle est finalement devenue la star de ces Jeux.C’est la première fois qu’une mascotte est vendue en dehors du pays hôte.« , assure, mercredi 11 septembre, Alain Joly, président-fondateur de Doudou et Compagnie.

franceinfo : Combien de Phryges avez-vous vendu au total ?

Alain Joly : Nous en avons fabriqué et vendu 1,5 million. Nous avons mis sur le marché 1,5 million de Phryges. Il nous reste encore un peu de stock. Voilà, nous serons exactement dans les chiffres qui étaient prévus.

Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Oh oui, bien sûr.

« Il est important de savoir que la mascotte est traditionnellement le produit dérivé le plus vendu de l’histoire de tous les Jeux. »

Alain Joly, président fondateur de Doudou et Compagnie

à franceinfo

Je vous donne un exemple : à Tokyo, qui étaient des Jeux un peu particuliers car il n’y avait pas de public, plus de deux millions de mascottes ont été vendues, et à Pékin, 25 millions. Nous savions donc que le million serait facilement dépassé. Le million et demi, c’était au moins ce que nous avions prévu de faire. Et très honnêtement, je pense que nous allons faire beaucoup plus.

Cependant, l’histoire du Phrygé ne commença pas très bien. Elle fut beaucoup moquée, beaucoup critiquée.

Finalement, c’est un peu un problème français. On critique et puis à un moment donné, on est tous d’accord. Le Phryge, c’est aussi le produit du rassemblement, c’est aussi le produit de la concorde, c’est le produit qui rassemble les sportifs et le public, c’est le produit qui est fédérateur. Il n’y avait aucun doute sur le succès du Phryge.

Elle a été beaucoup promue par les réseaux sociaux, par le Comité olympique aussi, sur les sites de compétition, avec cette Phryge qui se promenait sur les sites. Pensez-vous que cela a contribué à son succès ?

Bien sûr. Il y a eu surtout cet accélérateur pendant les Jeux paralympiques. On a distribué les phrygiens. On a eu l’honneur, la chance de faire des phrygiens pour les médaillés d’or, d’argent, de bronze, qui ont été distribués aux médaillés champions, 5400 et quelques médaillés champions. Les médaillés olympiques et les médaillés paralympiques. Il y avait une petite organisation qui faisait en sorte que sur les podiums, l’affiche officielle était distribuée pendant les Jeux olympiques et que le phrygien officiel était distribué pendant les Jeux paralympiques.

Combien de Phryges avez-vous vendu dans les magasins officiels et sur votre site Web ?

Sur 1,5 million, je pense qu’environ un tiers a été vendu par les magasins officiels. Et un million a été vendu, tous réseaux confondus. Beaucoup de réseaux touristiques. Paris a quand même été le catalyseur des ventes de Phrygiennes. Clairement, et on est très clair, les très grosses ventes ont été faites dès l’ouverture des Jeux.

La Phrayge était vendue dans les boutiques officielles au prix de 25 euros. Quelle somme finit dans les poches de Doudou et Compagnie ?

Chaque Phryge vendue a permis de financer un peu les JO, une partie aux distributeurs : boutiques officielles ou nos clients distributeurs, 5 000 points de vente pour les Phryge en France, c’est énorme ! Je tiens à préciser, de manière très importante, que c’est la première fois qu’une mascotte est vendue en dehors du pays hôte.

« Un chiffre un peu frappant : nous avons vendu 125 000 phryges en Chine. »

Alain Joly, président fondateur de Doudou et Compagnie

à franceinfo

Sachant que vous produisiez encore une partie des Phryges en Chine…

En Chine et en France. C’est un produit de la culture, de l’héritage français et nous l’avons vendu en Chine. Notre fierté vient aussi de ce défi que nous nous sommes imposé parce que ce n’était pas facile.

Quelle est la part de la production en France ?

Un Phrygé, un animal en peluche, c’est une heure de travail. Donc, pour arriver à avoir un produit populaire et avoir un prix à la portée de tous, il fallait avoir des produits qui étaient fabriqués dans notre usine en Chine, puisque nous avons une usine en Chine, et des produits qui étaient fabriqués dans notre usine en France, à La Guerche-de-Bretagne.

« On produit plus de 35% de Phryges en France. C’est tout simplement extraordinaire. »

Alain Joly, président de Doudou et Compagnie

à franceinfo

« Seulement » 35%…

Non, mais c’est extraordinaire. Aujourd’hui, la production française de peluches représente peut-être 2 %. Il a fallu réindustrialiser. Il a fallu reconvertir les équipes. On est reparti de zéro.

Ce que vous dites c’est qu’il n’est pas si simple de produire une peluche à 25 euros en France.

C’est tout simplement incroyable, pour une question de compétitivité. On a dû faire un énorme effort sur nos marges car clairement, on s’est adapté aux prix perçus par le produit : 24,90 euros pour la peluche fabriquée en Chine et la peluche fabriquée en France était à 39 euros avec une mémoire de forme.

Quelle est la part des bénéfices de Doudou et Compagnie, après cet énorme exploit commercial ? Avez-vous une estimation ?

Un bénéfice d’image extraordinaire. Je pense que le groupe Doudou et Compagnie, aujourd’hui, est un groupe qui a réussi son pari et qui est connu dans le monde entier. Nous produisons environ 50 % des doudous qui sont vendus à la naissance. Donc, nous avions déjà une bonne réputation. Le Phrygé nous a bien sûr apporté une accélération de notre chiffre d’affaires. Clairement, nous allons avoir une année 2024 avec un pourcentage de chiffre d’affaires en grande accélération. Mais surtout, nous avons trouvé beaucoup de nouveaux clients, clairement. Nous avons démontré ce savoir-faire français mesuré sur un modèle qui n’était pas évident. Un bonnet phrygien qui devient le produit en peluche le plus vendu pendant l’été, c’est extraordinaire. Et surtout, faire savoir que nous sommes capables de produire en France.

Peut-on commander le Phryge pour Noël ?

Bien sûr, on continue à produire des Phryges. Et au pied de l’arbre, il y aura des Phryges sans problème.

Est-ce que Phryge fera partie du défilé de samedi ?

Bien sûr. La Phryge et son bonnet.

francetvinfo

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.

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