Santé

« Nous avons eu des relations intimes lors de nos premières vacances sans enfants »

Ça y est, on les attendait depuis toute l’année, et elles sont enfin là : les vacances d’été ! Oubliez le quotidien, le travail, les transports et tous les petits soucis qui nous embêtent plus qu’ils ne devraient. Place à la baignade, aux siestes, aux barbecues, tandis que le maillot de bain devient la tenue officielle de tout le monde.

L’occasion de se détendre et, pour les couples, de profiter de ces vacances d’été pour laisser la température monter un peu plus sous les draps. Mais en pratique, l’été est-il vraiment plus chaud pour la sexualité des couples ? A priori, cela dépend avec qui, comme nous le disent nos lecteurs.

« Nous sommes trop fatigués »

Mathilde, 34 ans, dont les vacances d’été débutent ce 15 août férié, n’y pense pas trop. « Waouh ! Le sexe en ce moment, ce n’est pas vraiment notre préoccupation avec mon conjoint », confie la maman d’un Marcel de 18 mois. « Nos vacances dans le Sud avec le petit, on les attend avec impatience, pour se reposer, passer du temps de qualité ensemble, et dormir ! D’autant qu’avec le petit qui court partout, les journées de vacances vont être sportives, ajoute-t-elle. Ce ne seront pas des vacances « chaudes » et reposantes comme au début de notre relation ! Et ce n’est pas grave : on est dans une période où on est trop fatigué et concentré sur notre fils pour avoir une libido débordante. On en parle entre nous de manière décomplexée, on sait que c’est une phase, et ça ne nous empêche pas de nous aimer, d’être câlins et proches. On fera encore des galipettes quand une nuit de sommeil complète ne nous fera plus rêver qu’un orgasme ! », plaisante la jeune maman.

L’occasion de rappeler que si pour de nombreux couples, l’été peut être plus chaud, « il n’est pas question de se mettre la pression et de céder aux injonctions d’une sexualité débordante, insiste le Dr Patrick Papazian, sexologue et auteur de Parle-moi d’amour (éd. L’Opportun). Avant l’été, je rappelle aux couples que je suis par précaution que si l’été ne se passe pas en mode « mer, sexe et soleil », ce n’est pas grave ! Ça veut dire qu’ils avaient besoin de se reposer, de s’amuser, que ce n’était pas forcément le moment du sexe et ce n’est pas grave, ça recommencera plus tard. C’est une phase que traversent particulièrement les couples parents de jeunes enfants, où les vacances d’été sont peut-être même la période la moins reposante de l’année, et la libido est reléguée au second plan. Certains parviennent à s’autoriser des siestes coquines en allant dans un hôtel club et en inscrivant les enfants à des activités, ce qui permet à toute la famille de s’amuser, et aux parents de se retrouver. Mais tout le monde n’a pas cette possibilité. Cela ne veut pas dire que les vacances seront moins bonnes, simplement que pour le couple, le sexe est moins prioritaire en ce moment. »

«Quand on est seuls avec mon partenaire, c’est vraiment génial»

En revanche, lorsque cette phase se termine, les vacances d’été sans enfants peuvent être l’occasion de découvrir un deuxième âge d’or du sexe dans votre couple. À l’image de Catherine, 62 ans, pour qui « les vacances d’été, le soleil et la chaleur font que mon mari et moi avons une libido maximale. C’est plus dur quand les enfants et les petits-enfants sont avec nous. Mais quand on est seul avec mon partenaire, c’est vraiment top ! C’est vrai que les vêtements légers et les attentions sensuelles de la journée augmentent l’excitation, même si nous ne sommes plus des jeunes pousses avec nos 40 ans de vie commune ! » Même vent de liberté coquine pour Thomas : « On ne peut plus s’arrêter ! Il faut dire que quand on enlève la pression du travail quotidien, ça laisse l’esprit plus disponible pour d’autres choses… »

Et ce regain estival chez les couples qui n’ont plus leurs enfants en vacances n’a rien d’étonnant : « C’est sans doute aussi parce que ce sont les couples dont la libido a été la plus impactée par tous les aspects de la vie quotidienne, entre les enfants à gérer et le stress du travail, précise le Dr Papazian. Et on sait à quel point le stress est le pire ennemi de la libido. Alors retrouver la liberté comme au premier jour, c’est plutôt bon pour la libido. Et classiquement, l’été est une période plus propice pour se retrouver dans son couple : on est plus détendu, notre corps est plus éclaté, on est plus à l’aise, on réinvestit son corps, on lâche prise et on fait éventuellement un peu de sport, on s’amuse, on passe plus de temps dehors au soleil : autant de choses qu’on fait beaucoup moins dans l’année, qui boostent le moral et qui impactent forcément la sexualité. »

Une redécouverte de l’intimité

Hervé et sa femme profitent de ce deuxième âge d’or du sexe : « À tout juste 50 ans, ma femme et moi venons de passer nos premières vacances sans enfants, au soleil et libérés du stress du travail. Et c’est vrai que cela nous a permis de nous retrouver intimement parlant d’une manière qui n’était plus le cas depuis longtemps. » Un témoignage que le Dr Papazian entend souvent en consultation. « À une époque, on parlait beaucoup du syndrome du nid vide, des couples qui risquaient de se regarder comme des chiens lorsqu’ils se retrouvaient seuls ensemble, et en réalité, beaucoup disent à quel point c’est génial, et expliquent qu’ils se sentent libérés de la pression, et retrouvent le bonheur d’être ensemble. Pour eux, c’est une seconde jeunesse. »

Une deuxième jeunesse et un deuxième âge d’or du sexe où même passé 50 ans, on peut profiter d’une sexualité à faire pâlir les jeunes couples. « Quand on a passé l’épreuve de l’éducation des enfants, traversé des hauts et des bas tout en gardant une bonne communication dans son couple, cette phase peut marquer un renouveau très épanouissant, analyse le Dr Papazian. Surtout dans ce contexte récent où l’on parle de plus en plus de la sexualité des seniors, et où la parole devient plus ouverte. Les femmes sont de plus en plus conscientes que la ménopause ne signifie pas la fin de la sexualité, et les hommes n’hésitent plus à consulter en cas de problèmes d’érection. Ces sujets sont dédramatisés et cela favorise l’épanouissement sexuel. »

Une éclosion marquée pour certains par l’innovation. « Je reçois des couples de plus de 50 ou 60 ans qui explorent des choses dans leur intimité, à l’occasion de ce deuxième âge d’or sexuel. Certains découvrent la sexualité non pénétrative, qui peut être un axe ludique, hors des injonctions. Et d’autres partent à la découverte de pratiques plus surprenantes. Il n’y a pas de limites tant qu’on s’amuse, qu’on sait se parler avec bienveillance et qu’on a envie de tenter de nouvelles choses ensemble. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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