Nous avons essayé le premier moteur DJI pour vélos électriques, et cela nous a vraiment frappé
Frandroid a pu mettre la main sur le premier vélo électrique équipé du moteur DJI Avinox, un VTTAE tout suspendu haut de gamme baptisé Amflow PL Carbon, lors du salon Eurobike 2024. Voici nos premières impressions.
Après une introduction à l’arrivée de DJI sur le marché du vélo électrique, nous attendions avec impatience la partie pratique. Malheureusement, notre séance off-road en forêt avec leur premier modèle, le VTT électrique Amflow PL Carbon, a été compromise et nous avons dû nous contenter d’une prise en main classique au salon Eurobike 2024, qui s’est tenu à Francfort du 3 au 7 juillet.
Un écran magnifique, simple, tactile et ultra réactif
Malgré tout, les 45 minutes passées à piloter le VTT électrique nous ont permis de bien comprendre l’écosystème DJI. Commençons par parler de l’écran de 2 pouces, identique à celui de la caméra Osmo Pocket 3. Évidemment, il ne s’agit pas de filmer avec, mais de profiter de l’interface tactile très réactive. On peut également y naviguer grâce aux boutons du guidon, ce qui est mieux ! Les graphismes de l’écran OLED de l’Amflow PL Carbon sont soignés, et très visibles quelles que soient les conditions de luminosité, que ce soit en plein soleil ou sur un parking.
Ce qui surprend, c’est la rapidité d’affichage et la réactivité à la conduite. La latence entre l’action et les données à l’écran est infime, un plus pour les vététistes voulant mesurer leurs performances et leurs données en temps réel. La seule petite latence concerne les données liées à une pente, calculées sur une distance d’environ 20 mètres. Bref, l’écran est petit, mais superbe, avec même une petite animation en mode Boost.
Un moteur DJI Avinox aux multiples visages
Allons droit au but avec DJI et le moteur Avinox. Pour rappel, cette unité centrale développe 850 W crête et 105 Nm de couple, des chiffres qui grimpent respectivement à 1 000 et 120 Nm en mode Boost. Ce dernier peut être activé par un appui long sur le bouton « + », depuis n’importe quel mode en cours, déclenchant un compte à rebours. Le mode Boost dure au maximum 30 secondes, qui peuvent être stoppées à tout moment, et signale les 5 dernières secondes par quelques bips.
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Franchement, notre terrain de jeu avec la rampe de parking du salon ne nous a pas permis de pousser cet Amflow PL Carbon dans ses retranchements. Cela ne nous a pas empêché de jouer avec les modes Eco, Trail et Turbo, ainsi que l’Auto. Avec 105 Nm au maximum, même le mode Eco offre une bonne assistance. Il n’est cependant pas suffisant pour venir à bout des pentes de plus de 5% en raison de la limite de 50 Nm, tandis que sa progressivité est à réserver sur le plat.
Il faut monter en mode Trail pour avoir le plein potentiel et une assistance linéaire : cela permet de ne pas se faire surprendre par un effet « kick » au redémarrage. Le DJI Avinox propose également un mode Turbo plus nerveux, pour « voler » sur des passages difficiles sans y laisser de plumes (« Avi » de « Avinox » est une référence aux oiseaux). Pour être honnête, on attendra de l’expérimenter en situation pour juger de la différence avec le mode Trail.
Une précision de conduite à couper le souffle
L’Avinox propose également un mode marche, avec fonction anti-recul, ainsi qu’un mode Off. Avec ce dernier, on ne constate pas de résistance particulière, de quoi pédaler en mode musculaire sans trop forcer. Là encore, notre rampe de stationnement (9% maximum) n’est pas suffisante pour donner un avis complet.
On peut néanmoins dire une chose : la réponse au pédalage est tellement rapide qu’on pourrait se demander si ce n’est pas la meilleure jamais testée. L’assistance est naturelle et proportionnelle à la puissance que l’on met dans les pédales, avec une précision incroyable. Cette sensation ne se produit pas seulement à l’accélération, mais aussi à la décélération, où certains moteurs souffrent d’une petite latence qui provoque un effet de grincement.
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Cette prouesse du DJI Avinox est telle qu’elle gomme en partie le changement de vitesse, surtout en présence de la transmission mécanique SRAM GX (12 vitesses) de notre modèle d’essai. Sur le modèle PL Carbon Pro, la transmission électronique permet le changement de vitesse en mode stationnaire (sans pédaler).
Notons au passage que le bruit du moteur est discret, surtout en comparaison avec le ZF CentriX. On peut également constater que le DJI Avinox, bien que plus lourd et imposant, est bien plus agréable à utiliser que son rival allemand (dont le tempérament se rapproche du Bosch CX).
Un VTTAE Amflow pour cyclistes expérimentés et à l’aise
Passons rapidement à la partie cycle de l’Amflow PL Carbon, qui a dû être frustré par l’environnement trop urbain de l’Eurobike. Le cadre carbone de ce VTTAE léger repose sur de superbes suspensions FOX Performance de 160 mm (avant) et 150 mm (arrière), une selle télescopique, des pneus Maxxis Assegai/Dissector sur des roues de 29 pouces, et des freins Magura MT5 ultra mordants (4 pistons, disques de 203 mm).
Le poids minimum annoncé est de 19,2 kg sur la version Pro équipée de la batterie de 600 Wh, une prouesse pour un VTTAE aussi puissant. Notre version est peut-être plus proche des 21 kg, un chiffre qui reste impressionnant, surtout avec l’intégration d’une batterie de 800 Wh !
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Source : M. Lauraux pour Frandroid
Nous espérons donc pousser tous ces composants – et le moteur DJI Avinox – à leurs limites lors d’un test complet. Cela ne devrait pas se produire avant cet automne, lorsque l’Amflow PL Carbon arrivera en France (après l’Allemagne, l’Australie et le Royaume-Uni, qui seront des marchés prioritaires).
Il n’y a pas encore de prix pour ce VTT électrique dont la version « Pro » proposera une transmission électronique SRAM X0 Eagle, des freins Magura MT7 Pro, ainsi qu’un guidon et des roues en carbone. Notre estimation oscille entre 8 000 et 11 000 euros sur ces deux premiers vélos avec moteurs DJI.